Crime écologique à El Milia (Jijel)

Depuis quelques jours, des centaines de cigognes ne cessent de converger pour se rassembler dans une décharge sauvage, qui a tout récemment pris forme, en bordure de la rn 43, sur les rives de l'Oued el kébir, à la sortie ouest de la ville d'el milia, dans la wilaya de Jijel.Empoisonnés, très probablement pour cause d'intoxication, des oiseaux de cette espèce ont déjà péri dans cette décharge, comme nous l'avons constaté de visu. visiblement attirées par ce dépôt d'ordures, ces cigognes, qui avaient pour habitude d'aller chercher leur alimentation ailleurs que dans ces endroits pollués, paraissent sales et affaiblies. «elles risquent d'être décimées dans ce dépotoir de déchets ménagers qui les rassemblent, il faut les sauver d'un massacre évident, cette décharge est un crime écologique qu'on fait subir à l'homme et à ces oiseaux», s'élève le président d'une association de quartier. contacté, un cadre du parc national de taza, s'est dit lui aussi surpris par le comportement de ces oiseaux, privilégiant de par leur nature, des endroits plus propres, mais qui se retrouvent regroupés dans cet endroit insalubre. «quand je les ai vus, j'ai cru à leur rassemblement en prévision de leur départ pour migrer vers le nord, mais après je me suis intrigué par cette scène d'oiseaux qui ont quasiment perdu l'éclat de leur blancheur», a-t-il noté. «il faut alerter les services des forêts et de l'environnement», a-t-il martelé. notre interlocuteur note, par ailleurs, que les services du parc national de taza ont une mission de comptage et non de protection des oiseaux. dans la région d'el milia, ces services ont compté, en 2014, 66 nids de cigognes.Ces nids sont au nombre de 320 à travers toute la wilaya de jijel, durant la même période. fuyant le froid à son retour de son périple migratoire, la cigogne blanche revient chaque saison pour se reproduire avant de s'en aller, ailleurs, plus au nord. c'est en été, à la fin de leur cycle de reproduction, que les cigognes se rassemblent en groupes avant de prendre leur envol vers leur destination septentrionale. menacées d'extermination dans cette décharge, ces cigognes risquent de ne jamais prendre leur envol pour leur migration saisonnière.