L'Association Bel Horizon a organisé, jeudi au CRIDSSH, une conférence
ayant pour thème Oran et sa région. C'est l'historien, chercheur aux CRASC,
ainsi qu'expert aux archives, Fouad Soufi, qui a donné cette conférence, épaulé
par Kouider Métaïr, le président de l'Association. C'est en présence d'un
public nombreux, dans lequel on peut y déceler bon nombre d'associations
patrimoniales, que la conférence a eu lieu. Tout d'abord, on y rappelle qu'Oran
est la commune administrative la plus grande du pays, sans pour autant avoir un
statut particulier. Si, Oran jouit, de part l'Algérie entière, d'une sorte
d'attractivité florissante, c'est qu'elle a su conserver une sorte d'équilibre
avec toutes les autres villes du pays. Pour appuyer cela, le conférencier ne
manqua pas de prendre l'exemple de Constantine qui, à ses dires, est
aujourd'hui une ville isolée : «toutes les villes avoisinantes ont pris leur
distance avec Constantine : Batna a voulu avoir son propre prestige ; Blida,
qui est devenu une ville dortoir, où ses habitants travaillent exclusivement à
Alger ; Sétif, voulant avoir son propre aéroport, les Sétifiens ne transitent
plus par Constantine; Béjaïa a été reliée à Alger. Tout cela a fait que
Constantine s'est petit à petit isolée, ce qui n'est pas encore le cas d'Oran».
Parlant ensuite du sujet délicat de l'aménagement des régions,
l'historien a évoqué la loi de 58, tout juste avant l'arrivé de De Gaulle, où
le gouvernement français, pour briser toute perspectives d'indépendance de
l'Algérie, avait pour projet de «couper» l'Algérie en régions et, donc, de
créer un tas de petits pays en apparence autonomes, mais dépendant tout de même
de la France. «Heureusement que ce projet fou n'a jamais vu le jour, auquel cas
il n'y aurait jamais eu d'indépendance de l'Algérie».
Après l'allocution, un débat a eu lieu pendant lequel les participants
ont pu se livrer à des points de vue divergents. Le débat avait pour thème les
«micro-identités», ou «des identités locales qui ne cessent de croître ici et
là dans les grandes villes algériennes, et qui prêtent souvent à la confusion.
Fouad Soufi a, pour sa part, assuré que «ces micro-identités contribuent toutes
au devenir de la ville, il n'existe pas une ville achevée ; toute ville, où
qu'elle soit, est en permanente construction, elle est riche de la diversité de
ses habitants, quant à ces identités locales, c'est la réalité de toutes les
grandes ville du monde, elles se dissolvent avec le temps».
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 27/06/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : E K A
Source : www.lequotidien-oran.com