Cri de détresse de 600 élèves et enseignants du lycée El-Beirouni

Pas moins de 600 élèves, leurs parents et leurs enseignants lancent un véritable cri de détresse à toutes les autorités concernées pour un calvaire vécu au quotidien depuis plusieurs années. Il s'agit du lycée Ahmed El-Beirouni sis à la commune de Oued Smar à Alger qui menace ruine et dégage plusieurs formes d'insécurité, de maladies infectieuses et d'inconfort total.Reçus à notre rédaction, des représentants de l'association nationale des parents d'élèves se sont montrés très inquiets et nous ont laissés sans voix devant l'ampleur de la situation et tous les problèmes qu'endurent les élèves dudit lycée. Nous les avons reçus mardi, juste à leur retour du ministère de l'Education nationale où un courrier (voir courrier page 7) a été remis au bureau d'ordre adressé au ministre Abdelhakim Belabed le sollicitant pour une «intervention urgente». L'urgence peut se comprendre parce que ces enseignants et parents ne veulent pas voir leurs enfants victimes d'un effondrement soudain de l'établissement en cette période d'intempéries. En effet, le lycée situé dans l'une des plus riches communes de la wilaya d'Alger, a été construit en locaux préfabriqués en 1985 pour être inscrit au programme 2010 censé le remplacer par un nouveau lycée en dur et avec toutes les commodités nécessaires.
Aucun signe de vie de ce programme qui date de près de dix ans. L'état des lieux en ont témoigne puisque les plafonds s'effondrent régulièrement et toutes les salles sont inondées d'eau aux premières pluies. A commencer par le préfabriqué qui, comme tout le monde le sait, a une durée de vie déterminée avant de menacer ruine et aussi devenir nocif pour la santé à cause de la présence de l'amiante dans ses composantes. Une matière, faut-il le rappeler, à l'origine de plusieurs maladies respiratoires et infectieuses. D'ailleurs, sollicitée par l'association des parents d'élèves, une commission de la santé scolaire déployée par la Direction de la santé publique (DSP) a pu constater sur place plusieurs formes de symptômes de maladies présents chez les élèves et le personnel de l'établissement dont des difficultés respiratoires, des infections, des éruptions cutanées, des maux de tête et des vertiges dont souffrent plusieurs élèves.
Selon nos sources, la commission aurait établi un rapport inquiétant à sa Direction et aux autorités concernées. A leur tour, des services d'hygiènes se sont déplacés sur les lieux, toujours à la demande de l'association, pour constater l'état catastrophique de l'environnement avec une grande pollution, un haut très élevé d'humidité et aussi cette présence massive de rats qui envahissent l'établissement. Effrayés par ces bestioles les élèves sont sur leur garde pour échapper à toute attaque même lors des cours. Un danger imminent qui s'ajoute à celui de l'électrocution qui pourra intervenir suite aux court-circuits auxquels sont exposées les salles inondées par les eaux avec une présence de câbles découverts notamment à la salle de l'informatique (les photos en notre possession montrent les élèves manipuler des outils informatiques dans une salle de classe totalement inondée lors des intempéries de la semaine dernière).
Ce sont quelques images que nous essayons de décrire pour montrer l'ampleur de la situation macabre dans laquelle se trouve le lycée El-Beirouni et qui ne pourra que décourager élèves et enseignants à mettre le savoir en avant puisque tout est devenu stressant et empêche toute envie de suivre des cours.
Fort heureusement, enseignants et élèves tiennent le coup et se battent pour leur cause. Ils dénoncent en permanence cette situation auprès des autorités locales, la Direction de l'éducation dont le directeur, faut-il le noter, ne veut toujours pas les recevoir, les collectivités locales et là, le ministère de tutelle par le biais de la presse et le courrier urgent que l'association de parents d'élèves vient de déposer. Aussi, des sit-in d'enseignants sont observés périodiquement devant l'établissement pour attirer l'attention de l'opinion publique et des principaux acteurs qui doivent intervenir. Des protestations pacifiques loin de toute «instrumentalisation de l'école à des fins politiques», ont tenu à souligner ces enseignants et parents soucieux de l'avenir de leurs enfants. Nous y reviendrons.