Algérie

Crever l'abcès



Crever l'abcès
Mots pour maux. La formule est devenue une lapalissade. A la limite de l'overdose. La santé est malade de ses structures et de son personnel. Là encore, le décor est récurrent. A qui la faute ' A tout le monde et à personne en même temps, quand on relève que les diagnostics sont restés à l'état de simples comptes rendus cycliques depuis des décennies. Y a-t-il trop de malades et trop de maladies ' Souffre-t-on d'une pénurie de médecins et autres auxiliaires ou de structures insuffisantes ' Archaïques ' Le secteur privé a-t-il étouffé le public ' Est-ce un problème d'éthique ou d'excès « d'exigences » des patients ' Arrêtons les interrogations, la douleur est intense dans le secteur de la santé nationale. Encore une fois, on se projette sur des assises de la santé qu'on prépare, depuis quelques jours, par la tenue, à Alger, d'un colloque international sur les politiques de santé. Le diagnostic de ce conclave se résume aux « manques » cités en début de ce commentaire. Aujourd'hui, l'urgence est de poser les véritables questions pour mettre fin à la politique du système de santé qu'on maintient par perfusion. Il faut débrancher les vieilles méthodes pour ne pas continuer ou insister à « soigner un mort ». Et ce ne sont pas les milliards de dinars qui permettront le déclic et l'électrochoc. Ce décor a été mis à nu par le nouveau ministre de la Santé à travers ses sorties d'inspection. Le mal a un nom : la mauvaise gestion. Ce qui équivaut à une ordonnance médicale inadéquate avec la maladie du patient. « Il faut aller vers une refonte du système de santé dans toutes ses dimensions », avait estimé le ministre lors d'une visite dans un hôpital de la capitale. Un état des lieux qui rappelle que le suivi et la pratique patinent, à l'exemple de cette loi sanitaire de 2003 qui a été « oubliée » avant d'être dépoussiérée en 2011 pour, finalement, disparaître une autre fois. Lors du colloque qui se tient aujourd'hui, les débats sont palpitants. Ouverts. Crus. Une méthode pour un remède puissant même si elle finit au forceps. Car les prochaines assises devront constituer les enseignements, mieux, les décisions courageuses d'une vaccination contre la mauvaise gestion et ses dégâts collatéraux. Il s'agira de crever l'abcès. A l'hôpital, même en costume, on se doit d'agir en blouse blanche.




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