Algérie

Crédité



Le pays voit le monde des affaires tourner court. Depuis le grand scandale Khalifa Bank, nombre d?entreprises et de banques du secteur privé ont fini dans la déconfiture du jour au lendemain. La situation paraît d?autant plus curieuse qu?elle est semblable, à chaque fois, à un avion intercepté en plein vol. On s?étonne, en effet, de l?immédiateté sinon de l?imprévisibilité de l?action des pouvoirs publics qui donnent un coup de frein inattendu à l?envol d?un groupe économique qu?on croyait pourtant autorisé à poursuivre sa navigation en dépit de tous les questionnements et toute la curiosité de l?opinion publique entourant le succès de son décollage. Le caractère imprévisible de l?action des pouvoirs publics sur telle ou telle affaire jure en tout cas avec les assurances et les appels au calme souvent lancés par des ministres du secteur concerné avant d?être relayés par les mis en cause. Sans préjuger de quoi que ce soit, il apparaît que la transparence reste toujours le parent pauvre. Aujourd?hui, ni l?Etat, ni les banques, ni encore les entreprises n?affichent leur franche disponibilité à faire fonctionner les canaux de la transparence au moment où l?opinion les attend. On a bien vu avec le cas Khalifa comment l?on a fait traîner en longueur une affaire scabreuse dont on mesure que très vaguement aujourd?hui les dégâts. Les observateurs nationaux ne s?empêchent pourtant pas de faire le lien entre les faillites économiques survenues ces dernières années et l?influence du facteur politique. Mais si pareille considération était possible, il faudrait tout autant convenir alors que le politique a aidé en bien des cas, notamment les groupes les plus en vue actuellement, à leur ascension. Les temps où pour bénéficier d?un crédit bancaire il faut être bien crédité politiquement sont-ils à jamais révolus ? Le pari d?une telle entreprise ne sera gagné que si la hantise démocratique se transforme en un projet réel consacrant la séparation des pouvoirs, certes. Mais quid de la séparation du pouvoir et de l?argent ? S?y engager, sans condition préalable, c?est franchement mettre la charrue avant les b?ufs.


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