Algérie

Crédit immobilier : Les banques menacées par une nouvelle vague de renégociations



Porté par les taux bas et un nombre record d'opérations, le montant total des crédits immobiliers renégociés est à des sommets. En 2019, il pourrait dépasser les 50 milliards d'euros. C'est un sujet passé au second plan, mais qui commence à préoccuper à nouveau les banques à l'heure des comptes de fin d'année. Les " renégos " dans le crédit immobilier sont bel et bien de retour après plus de 18 mois de répit. Et les montants renégociés pourraient flirter avec de nouveaux records en 2019.Selon plusieurs acteurs du secteur, le stock de crédits renégociables est parti pour dépasser la barre des 50 milliards d'euros. " Il y a une vraie tendance ", confirme Maël Bernier, porte-parole de Meilleurtaux.com. Le précédent record date de 2015 et de la dernière grande vague de renégociations. A l'époque, l'encours renégocié avait presque dépassé les 70 milliards d'euros.

250 milliards d'encours
Actuellement, le poids des " renégos " dans le crédit est pourtant beaucoup plus faible qu'à l'époque. En janvier 2017 - pic historique - la part des renégociations avait atteint 62 % de la production totale de crédits ! En octobre de cette année, il n'était " que " de 26 %, selon les chiffres de la Banque de France. Mais le marché du crédit a énormément grossi en trois ans. " Le gâteau est beaucoup plus gros cette année ", souligne Sandrine Allonier, porte-parole de Vousfinancer. Selon les professionnels du secteur, celui-ci devrait atteindre 250 milliards d'euros en 2019. Un record absolu. Dans ce contexte, les renégociations, même si leur part reste limitée, s'envolent par les montants concernés. " Il y a un effet mécanique. Un quart d'un montant qui a progressé de 30 % est forcément plus important ", constate Maël Bernier. Certains acteurs préfèrent temporiser. " Les banques ont commencé à réduire la voilure ", indique Sandrine Allonier. " On voit une stabilisation des renégociations. Les banques voient que, pour que le système soit soutenable, il faut que chacun se discipline. Les taux vont de toute façon commencer à se stabiliser d'ici 3 mois ", confirme un banquier. En décembre, les courtiers notent ainsi que les taux d'emprunt se stabilisent ou affichent de très légères hausses, de l'ordre de 0,05 % à 0,10 % selon les durées. Cette remontée pourrait toutefois ne pas avoir d'effets. Au moins à court terme. Car de l'aveu même des courtiers, les banques ont encore beaucoup de renégociations " à faire passer ". Les grèves du mois de décembre, entre autres, ont ralenti la cadence de traitement des dossiers de crédit.

Recommandations du HCSF
Surtout, la légère remontée des taux incite les retardataires, ceux qui ont manqué les précédentes vagues de renégociations, à présenter leurs dossiers. " Certains dossiers sont encore à plus de 3 % ", explique Sandrine Allonier, qui souligne le caractère " assez rare " de ce type de situation. Cette vague prend place dans un contexte plus large d'euphorie sur la production de prêts immobiliers très bon marché. De quoi faire réagir les autorités, qui craignent une trop forte érosion de la rentabilité future des banques. Vendredi, le Haut Conseil de Stabilité Financière (HCSF), présidé par le ministre des finances Bruno Le Maire, a publié ses recommandations pour tenter de ralentir la cadence du crédit aux particuliers.


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