Algérie

Création de PME/PMI dans la wilaya de Boumerdès : Thénia, la mal classée



La daïra de Thénia, située à l'est de la wilaya de Boumerdès, avec ses quatre communes (Béni Amrane, Thénia, Ammal et Souk El Had) est considérée par la CNAC (Caisse nationale d'aide aux chômeurs) comme la circonscription administrative qui connaît le plus faible taux d'existence de nouvelles entreprises, notamment les PME/PME issues du Dispositif d'aide aux jeunes entrepreneurs.Ce constat est également confirmé par la section locale des artisans et la jeunesse de la région. Les explications à cette situation sont multiples.
Un cadre local déclare : «La vocation montagneuse et l'état désastreux des zones industrielles sont les principales raisons, mais d'autres causes, plus démotivantes, viennent s'y greffer.» D'abord, les jeunes chômeurs mettent en avant «les expériences malheureuses des jeunes entreprises qui avaient recouru à l'un des dispositifs de l'Ansej, CNAC, Angem. La plupart des jeunes entrepreneurs sont aujourd'hui poursuivis en justice ou mis en demeure par les banques», note-t-il encore.
En effet, des centaines de jeunes entrepreneurs ont été sommés de rembourser leurs dettes et ont vu leur matériel saisi. «A l'origine, leurs projets ne s'étaient appuyés sur aucune étude de marché.

Par la suite, ils n'avaient bénéficié d'aucun suivi et d'autres tardivement», dit un responsable de l'Ansej, qui ajoute : «Pour couronner le tout, les marchés étaient accaparés par des entreprises plus grandes qui avaient recours à des procédés où les passe-droits et le favoritisme sont érigés en système.»
Un jeune entrepreneur désabusé déplore : «Nous sommes écartés des projets, et cela au mépris d'une disposition réglementaire concernant les marchés publics qui stipulent l'octroi de 30% des projets aux jeunes entreprises.» La configuration de cette région en piémont avec une prédominance montagneuse n'a pas été non plus prise compte.
Ce qui fait dire à M. Charef, de la section des artisans de Béni Amrane : «L'aspect rural a été délaissé. Il aurait suffi de mettre sur pied des entreprises de location d'engins agricoles, par exemple, pour résoudre le problème du manque de tracteurs spécialisés dans la culture des oliveraies, ou encore accompagner la création d'écuries pour l'élevage d'animaux domestiques, poules, vaches, bêtes de somme et autres lapins.» Les idées ne manquent pas. L'insuffisance des infrastructures sportives et de salles de fêtes sont un autre créneau d'investissement privé que l'on aurait pu confier aux jeunes entreprises.
Quant aux autres travaux de réfection de bâtiments publics tombés en désuétude, ils auraient fait la joie des artisans plombiers, peintres, soudeurs et maçons. «Pourquoi ne pas confier les travaux de rénovation partielle ou totale des 14 établissements scolaires, des 7 dispensaires, des 2 postes et de l'atelier ou entrepôt de l'ex-Edimco, qui sont abandonnés depuis des années aux jeunes entreprises '», s'interroge-t-on.
Les APC gagneraient à remettre sur pied des infrastructures délaissées à travers de petites opérations de réfection, très coûteuses quand elles sont confiées à de grandes entreprises. A travers des marchés de gré à gré où les désagréments des procédures bureaucratiques sont très réduits, ces opérations ont plus de chances de voir le jour.


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