Algérie

CREATION D'UNE MUTUELLE DE LA DATTE À TOUGGOURT Le fruit d'une passion !



Une première à Touggourt ! Le lancement effectif ces dernières heures d'un projet ambitieux initié par la CNMA, la Caisse nationale de la mutualité agricole, d'une Mutuelle de la datte. Un projet pilote inscrit plus largement dans le redéploiement tous azimuts de la Mutualité agricole, avec en toile de fond dynamique, la nouvelle stratégie de développement du mutualisme de proximité.
Une délégation de haut rang de la CNMA, avec à sa tête le patron de la Caisse, Kamel Arba, a eu à superviser sur place la création de cette nouvelle mutuelle, et ce, en étroite collaboration avec les structures locales de la Mutualité, la CRMA de Ouargla, ainsi que les représentants de la Chambre d'agriculture et la Direction des services agricoles de la wilaya de Ouargla. L'assemblée générale constitutive s'est tenue au siège de l'APC de la ville de Touggourt, en présence d'un nombre fort appréciable de phoeniciculteurs, ainsi que des acteurs économiques de la filière datte, à savoir des producteurs, des transformateurs et des exportateurs, en plus des représentants locaux des régions d'El Oued et de Biskra, invités, eux aussi, à participer à cette assemblée constitutive. L'acte de naissance historique de cette nouvelle entreprise, la Mutuelle de la datte, a été signé et salué par les membres de cette Mutuelle comme un moment majeur dans la dynamique régionale et nationale initiée par la CNMA autour de la datte à Touggourt, dans la vallée de Oued Righ. La Mutualité agricole, à travers la mise en place de la Mutuelle de la datte, ambitionne de jouer pleinement son rôle en tant que pôle rassembleur de l'activité datte dans la région. Le concept pilote initié par la Mutualité agricole, et qu'elle se propose d'étendre par filières, progressivement, à l'échelle nationale, s'articule autour d'un projet de création de Dar El Fellah, soit la Maison de l'agriculteur. En Algérie, le contexte social des régions rurales reste profondément marqué par la faiblesse des revenus agricoles, l'extension du chômage et de la pauvreté. Actuellement, le taux d'activité en milieu rural reste insuffisant au regard du nombre important de jeunes en recherche d'insertion professionnelle. Une catégorie sociale qui voit son taux de chômage particulièrement élevé avec, en sus, des perspectives d'emploi faibles pour le futur. C'est pour toutes ces raisons que le projet lancé à Touggourt autour de la datte, produit localement et nationalement emblématique, ambitionne l'amélioration des revenus des petits producteurs, très nombreux et majoritaires. Il est à noter que dans ce projet pilote, c'est aux paysans eux-mêmes de se prendre en charge dans un cadre hautement fédératif, la coopérative. Une coopérative dont le moteur de fonctionnement s'appuie sur des principes comme le bénévolat et l'adhésion libre, la participation des membres aux aspects économiques régionaux, l'autonomie et l'indépendance des actes de gestion, l'éducation, la formation et l'information comme outils dynamisants ou encore l'esprit de solidarité coopérative entre les «cultivars », les paysans de la datte. Dans cette optique, la CNMA, sur place, s'est engagée à assurer la création et la gestion de tous les services sociaux et d'institutions professionnelles susceptibles d'aider les populations rurales agricoles à améliorer leurs conditions de vie en apportant un appui financier ainsi qu'une assistance technique, facteurs de réussite pour une adhésion libre et volontaire des agriculteurs au principe de la Mutualité agricole, lui permettant ainsi d'augmenter son capital sociétarial et de réalisation des objectifs de la planification nationale. Dans les faits, les experts présents à cette assemblée générale constitutive ont tous tenu à souligner que les problèmes de commercialisation des dattes algériennes sont le résultat d'un certain nombre de contraintes dont les principales sont la présentation peu satisfaisante des fruits, due principalement au mode traditionnel de récolte, de stockage et de conditionnement, des difficultés de conservation liées en particulier à l'importance des dattes molles et à l'absence de traitement des dattes aussi bien avant qu'après la récolte, au faible pourcentage de production commercialisable qui s'explique en particulier par la relative importance des variétés de faible qualité marchande. Car, hormis Deglet Nour, les autres variétés restent peu connues et donc pas appréciées. D'où la volonté clairement affichée par la Mutualité agricole de jouer pleinement son rôle de «mutualiste de proximité», en réalisant des projets locaux. Et les membres de la délégation de la CNMA venus de la capitale n'ont pas caché leur ambition, au-delà du produit «datte», d'investir tous les créneaux agricoles du terroir, ceux qui ont fait la fierté de la paysannerie algérienne et qui ont été relativement délaissés, sinon laissés à l'anarchie d'un marché souvent peu soucieux du producteur lui-même et, donc, en dernière instance, du consommateur. Un défi ! Un de plus pour cette Caisse qui marque visiblement des points importants ces derniers mois. A suivre !


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