Algérie

Création d’un tribunal Hariri



Le gouvernement de Siniora donne son feu vert Comme il fallait s’y attendre et en dépit de fortes résistances et de la démission de plusieurs ministres du Hizbollah, du Mouvement Amel et d’un autre du courant Michel Aoun, le gouvernement libanais de Fouad Siniora a approuvé, hier lundi, le projet de texte de l’ONU portant sur la création d’un tribunal spécial pour juger les assassins de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri. Dans une brève déclaration faite au terme de la réunion de son cabinet en dépit de la défection de six de ses membres et la ferme opposition Emile Lahoud président de la République, le Premier ministre libanais a annoncé que «Le gouvernement a approuvé à l’unanimité des ministres présents le projet de constitution d’un tribunal à caractère international». Dans un bref commentaire, Siniora déclare qu’»Il s’agit d’une réunion historique et d’un pas important sur la voie de la manifestation de la vérité et pour que justice soit faite». Pour rappel, le richissime ancien Premier ministre Rafic Hariri a été assassiné dans un attentat au camion piégé en février 2005 alors que Damas exerçait encore sa tutelle sur le pays du cèdre. Comme conséquence immédiate de cet assassinat, le retrait sous la pression de la rue et des institutions internationales des troupes de Damas du Liban. Une commission d’enquête de l’ONU a mis en cause, dans deux rapports d’étape, des responsables syriens et libanais. Selon Fouad Siniora, la décision de son gouvernement, dont la légitimité est par ailleurs contestée par le chef de l’Etat pro-syrien, «avait pour but de rejeter toute tentative d’assassiner le Liban (...) et pour dire aux criminels que nous n’abandonnerons pas nos droits pour obtenir justice».Pour sa part, le ministre de l’Information et porte-parole du gouvernement, Ghazi Aridi, a déclaré que «la réunion du cabinet est légale à 100%». En réaction à la décision du cabinet Siniora d’approuver la création d’un Tribunal Hariri, le président Emile Lahoud s’est élevé contre la réunion du cabinet, estimant que la majorité antisyrienne «veut monopoliser les décisions (...) et entraîner le pays dans une nouvelle aventure». En effet, les consultations pour la formation d’un gouvernement d’union nationale ayant fait chou blanc, six ministres chiites pro-syriens libanais, les cinq représentants chiites des mouvements pro-syriens Amal et Hezbollah, ont démissionné. Le feu vert donné par le gouvernement, le texte doit être envoyé pour vote au Conseil de sécurité de l’ONU, ce qui laisse prévoir un long processus de ratification. Cette nouvelle crise politique a aussitôt entraîné une chute de la Bourse de Beyrouth dont l’indice Blom a perdu 2,23%, assure-t-on de bonne source. Ainsi, à peine sorti d’une guerre destructrice que lui a imposée l’Etat hébreu, le Liban se trouve une fois encore à la croisée des chemins. Ses forces politiques, toutes tendances confondues, ont-elles retenu la leçon de 15 ans d’une terrible guerre civile? Feront-elles l’effort nécessaire pour sauver le pays?


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