Algérie

Création d'un comité «SOS Expulsion»



Des familles menacées d'expulsion ou déjà expulsées de leurs habitations se sont réunies hier au siège de la Ligue des droits de l'homme que préside Hocine Zahouane et ont convenu de la création d'un comité national appelé «SOS Expulsion», dont la mission est de défendre les intérêts des familles menacées d'expulsion de leur logement ou déjà expulsées.

 Ce comité, composé déjà d'une trentaine de familles, appelle ceux qui vivent le calvaire de l'expulsion de le contacter (téléphone 021-73-95-20). Le comité, qui dénonce les procédures « douteuses » d'expulsion, espère défendre la cause des victimes d'expulsion par des moyens juridiques en faisant appel à l'assistance surtout de juristes.

 Des situations pour le moins dramatiques vécues par certaines familles ont été évoquées. C'est le cas de 7 familles qui se trouvent actuellement à la rue après avoir été expulsées des habitations qu'elles occupaient à l'intérieur de l'ex-centre de rééducation pour mineurs de Birkhadem. Le représentant de ces familles explique que certaines familles ont habité les lieux depuis 1965 et d'autres depuis le début des années 1970. Il ajoute que les familles en question ont des enfants et arrière-petits-enfants et le ministère de la Solidarité et de la Communauté à l'étranger, qui a hérité de cette structure, ne veut pas écouter les doléances de ces familles qui veulent obtenir des logements proportionnellement au nombres réel de leurs membres. D'autres familles se sont également présentées au siège de la ligue.

 Le porte-parole de ce groupe, composé de 17 familles menacées d'expulsion, dénonce l'amalgame qui consiste à dire que le département de Ould Abbas aurait attribué des logements à ces familles mais qu'elles auraient refusé de les habiter. En fait, explique-t-il, des logements ont été attribués mais aux « pupilles de l'Etat » qui ont élu domicile au centre depuis sa désaffectation, il y a 12 années. Ces familles s'estiment lésées par l'administration qui veut les mettre dehors alors qu'elles ouvrent droit à l'achat de ces logements dans le cadre de la cession des biens de l'Etat.

 D'autres cas ont été signalés lors de la réunion du comité SOS Expulsion. Par exemple le cas de cette famille qui a habité le logement d'astreinte du centre pour personnes âgées de Bab Ezzouar et qui a été sommée de quitter cette habitation pour aller dans un chalet en mauvais état et exigu pour une familles nombreuse. Cette famille, dont le père était économe du centre, n'avait jamais imaginé que son sort sera ainsi. Des situations similaires opposant particulier à particulier, ou des cas de vente de biens immobiliers sans que l'acheteur et le vendeur ne trouvent une solution pour les locataires du bien vendu, ont été évoquées.

 Les animateurs du comité insistent sur la nécessité de faire des enquêtes sociales avant toute expulsion en considérant que le logement et le travail sont des droits citoyens.




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)