L'Association générale des entrepreneurs algériens (AGEA) réclame
l'assainissement de l'ardoise des créances détenues par les entreprises du
bâtiment auprès de l'Etat et de l'administration. Les créances en question
s'élevaient, en 2007, à plus de 40 milliards de dinars, soutient cette
organisation dans un communiqué parvenu à notre rédaction. Cette situation a
provoqué des trous énormes dans la trésorerie des entreprises, estime l'AGEA
qui précise qu'à la longue, plusieurs d'entres elles vont purement et
simplement disparaître et avec elles des milliers d'emplois, faute de
recouvrement des créances.
«C'est à cause de
l'accumulation de ces créances détenues sur les administrations et les
collectivités locales que ces entreprises doivent, en partie, la fragilité de
leur trésorerie et qui contraint bon nombre d'entre elles, à recourir à de
ruineux découverts bancaires pour faire face aux frais d'exploitation,
notamment le paiement des salaires, des impôts et des taxes ainsi que l'achat
de matières premières », lit-on dans le communiqué. Ce dernier note que pour
certaines entreprises, la situation est tellement grave qu'elles ne peuvent
même plus acheter des matières premières pour s'engager dans les innombrables
chantiers lancés dans le cadre du programme présidentiel. «L'administration
continue à être gérée comme du temps de l'économie dirigée et où les
financements des programmes étaient moins importants», poursuit le communiqué
qui souligne, par ailleurs, que les maîtres d'ouvrage publics n'auraient mis à
la disposition des entreprises privées concernées qu'environ 30 % du montant
des prestations et le reste bloqué au niveau du Trésor et des receveurs
communaux notamment. L'incompétence, l'archaïsme des procédures utilisées et le
faible recours à l'outil informatique sont quelques raisons invoquées par
l'AGEA, et qui ont provoqué une telle situation de blocage. Ce n'est pas tout,
l'instauration du crédit documentaire (CREDOC) dans les opérations de commerce
extérieur tel que prévu dans la loi de fiances complémentaire 2009
n'arrangerait pas également les affaires des entrepreneurs et des entreprises,
fait-on savoir dans le communiqué. «C'est une volonté à peine voilée pour
interdire aux entreprises privées du BTPH d'importer des matières premières
sachant qu'elles ne disposent pas et ne peuvent pas bloquer des sommes
importantes pour l'importation de ces matériaux», estiment les rédacteurs du
communiqué qui appellent les responsables concernés à trouver des solutions aux
problèmes des créances et éviter ainsi les retards ou carrément l'arrêt des
chantiers à travers toute l'Algérie.
Contacté hier, le président de l'AGEA, Mouloud Kheloufi, a affirmé que
chaque année, entre 150 et 250 entreprises déposent leur bilan et mettent la
clé sous le paillasson faute de ressources financières qui résulte du non
recouvrement des créances.
Le montant des créances détenues
par ces entreprises au niveau de
l'administration s'élèverait actuellement, d'après lui, entre 32 et 35
milliards de Dinars. «Si on s'amuse à refuser de payer ces entreprises, alors,
il faut dès aujourd'hui penser importer des sociétés étrangères», s'est élevé
le responsable de l'AGEA qui assure que si la situation perdure, il y aura
forcement «un déficit d'entreprises du BTPH lors du prochain programme
quinquennal». Mouloud Kheloufi affirme que rien qu'à son niveau il dispose de
plus d'un millier de dossiers d'entreprises à travers tout le territoire
national, qui souffrent de ce problème de créances non recouvrées auprès des
administrations.
Le président de l'AGEA fera appel à toutes les entreprises du secteur du
BTPH à se regrouper au sein de son organisation pour faire face à cette «crise»
qui dure pour certains, conclut-il, depuis trois années.
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Posté Le : 31/10/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Z Mehdaoui
Source : www.lequotidien-oran.com