CRB Hennaya - Le président de section remet en cause l’article 139 des R.G.

Une invite à la violence ? Les dirigeants du CRB Hennaya sont très déçus après avoir été déboutés par la commission des règlements et qualifications de la LRFO, suite aux réserves qu’ils ont formulées à l’encontre d’un joueur du CRB Ben Badis. Il faut rappeler que Talhi Saïd, encore junior en 2006-2007, a fait l’objet d’une expulsion à la suite d’une agression envers un adversaire. Suite à son vilain geste, il a écopé de quatre matchs ferme en plus de l’automatique. Dès qu’il a purgé son automatique, il a participé à trois rencontres avec les seniors avant de revenir à sa catégorie d’âge alors qu’il lui restait encore un match à purger. Cette participation, en catégorie supérieure, est permise par l’article 139 des Règlements Généraux (RG) qui stipule dans son alinéa 2 « Un joueur de catégorie jeune, expulsé dans sa catégorie d’âge, peut participer en catégorie supérieure après avoir purgé le match automatique à l’exception du joueur sanctionné pour agression, tentative d’agression ou crachat envers un officiel de match». Le même article spécifie dans l’alinéa 1 «Un joueur de catégorie jeune, expulsé dans la catégorie supérieure, peut participer en catégorie inférieure après avoir purgé le match automatique...». L’article, ainsi rédigé, autorise les jeunes à participer dans une autre catégorie chaque fois qu’ils sont sous le coup d’une suspension dans la leur. Cette autorisation ne dessert-elle pas le sport? Les dirigeants hennaouis ne font pas dans la dentelle pour donner leur avis sur l’article en question. Ils ne s’insurgent pas contre la CRQ qui, en se basant sur ce fameux article 139 des RG, n’a fait qu’appliquer la réglementation en vigueur, mais ils s’élèvent contre la loi elle-même qui «n’a rien de rationnel puisque, d’un côté, elle interdit aux jeunes de «toucher» aux officiels mais, de l’autre, leur permet de «casser la figure» à leurs adversaires», nous a dit le président de section. Selon ce dernier, «l’article 139 des R.G. est une invite à la violence. On ne peut pas l’interpréter autrement. Les jeunes savent maintenant que s’ils sont sanctionnés dans leurs catégories, ils ont la possibilité d’aller jouer dans une catégorie supérieure ou inférieure en attendant que la sanction expire. Ainsi, en dehors de l’automatique, ils ne purgent jamais la sanction encourue. N’est-ce pas là une curieuse façon d’éduquer nos enfants ? N’est-on pas en train de légaliser la violence en fermant les yeux sur des actes condamnables ? Je trouve qu’il y a une grande contradiction puisque, d’un côté les instances sportives du pays mènent une lutte implacable contre la violence dans les stades et de l’autre, on permet les écarts de conduite lorsqu’ils émanent des jeunes. Le devoir de tout dirigeant et entraîneur qui se respectent est, bien sûr, d’inculquer les bonnes manières à leurs jeunes en leur expliquant les lois du football, mais aussi en les sensibilisant à la réglementation appliquée à condition que celle-ci ne soit pas en contradiction avec «l’esprit sportif comme cela est le cas dans ce fameux article». Si les adultes doivent se montrer plus tolérants envers certaines incartades des jeunes, dues à l’âge, il ne faut pas qu’ils soient trop permissifs sous peine d’inculquer à ces jeunes certaines valeurs répréhensibles : agresser un adversaire en est une et l’auteur d’un acte pareil doit être sanctionné pour l’exemple. Un jeune privé de participer à des matchs, à la suite d’un acte condamnable, méditera son geste lorsqu’il sera contraint de suivre les rencontres à partir des gradins. Cette privation, associée à une bonne préparation psychologique faite par l’entraîneur et les dirigeants, donnera à réfléchir au jeune et le conduira à une meilleure maîtrise de soi-même, on l’aidera ainsi à se départir de son agressivité. L’article 139, sujet à critique, devrait donc être revu. Il n’y a pas de mal à sévir, dans certaines situations, car au-delà de la sanction encourue, on cherche, avant tout, à inculquer aux jeunes les vertus qui feront d’eux, plus tard, des adultes respectueux des bonnes valeurs. R. Zenasni