Les boîtes noires doivent parler, mais les corps humains aussi. Voilà la triste réalité, aussi difficile soit-elle à admettre, qui suit le crash de l'avion espagnol Swift Air affrété par la compagnie nationale Air Algérie survenu le 24 juillet dernier dans la zone de Gossi, à 150 km de Gao, au nord du Mali.Des révélations nous parviennent encore aujourd'hui, attestant que le nombre de victimes s'élève, exactement, à 116 au lieu des 118 annoncées précédemment par plusieurs parties y compris de la bouche même d'Amar Ghoul, ministre des Transports. Il s'est avéré qu'un passager et un convoyeur portés sur la liste communiquée n'avaient pas embarqué. Le passager en question serait de nationalité libanaise alors que le convoyeur n'était pas prévu du tout.Il existe, en revanche, une hôtesse algérienne qui devait prendre part à ce vol. "L'équipage espagnol est, de temps à autre, accompagné par un steward ou une hôtesse algérien(ne) pour faciliter le contact avec les passagers, notamment pour ce qui est de la langue", nous a indiqué notre source auprès d'Air Algérie, ajoutant qu'"il s'agit dans ce cas d'une hôtesse qui s'est désistée 24 heures auparavant. Elle est, comme toute la famille d'Air Algérie, très affectée par ce qui s'est passé". Reste que l'identification des corps est loin d'être une mince affaire et ne se fera pas par les moyens classiques appliqués habituellement par la médecine légale, à savoir la dentisterie et les empreintes. "Pas moins de 1 200 restes humains ont été récupérés", nous a appris une source émanant de la compagnie nationale reconnaissant que "l'opération d'identification demandera du temps et donc de la patience".La mission d'identification a été confiée aux Français, et ce, "en vertu d'un accord entre les autorités malienne, algérienne et française et avec l'assentiment des autres pays concernés", ont fait savoir les autorités françaises, précisant que "ce n'est que le début d'un processus qui pourrait prendre des mois, voire des années". L'Algérie, pour sa part, a fait acheminer les prélèvements ADN des proches des victimes algériennes, et ce, dès le troisième jour qui a suivi le crash par le biais des éléments de la Police scientifique qui se sont rendus sur les lieux. "Notre vie est suspendue entre ciel et terre à chaque vol. Mais que faire ' C'est notre métier, il faut le faire et assumer nos responsabilités", nous a confié un employé d'Air Algérie qui a indiqué que "chaque membre des équipages PNT ou PNC connaît ce stress de par le fait qu'il a vécu, à plusieurs reprises, des incidents".Il déplorera, cependant, l'attitude des responsables de la compagnie notamment le personnel au sol qui, selon notre interlocuteur, "n'accorde pas assez d'importance à ces détails très importants et qui nécessitent parfois une assistance médicale ou autres. Tout ce qu'il leur importe, c'est de faire voler les avions et assurer le programme". Et de poursuivre : "Nous sommes très affectés par la perte tragique de nos amis et collègues lors de ce crash, mais cela ne nous empêche pas de nous poser les questions fondamentales. Dans quelles conditions se passe l'affrètement des avions ' C'est tellement opaque. Pourquoi continuons-nous à affréter des avions au lieu de les acheter ' Les gros-porteurs qui doivent arriver ne feront que remplacer les anciens et donc, nous ne sommes pas sortis de l'auberge...".N. S.NomAdresse email
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 04/08/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Nabila SAIDOUN
Source : www.liberte-algerie.com