Algérie

Craignant qu'elles ne renforcent les rangs des extrémistes



Craignant qu'elles ne renforcent les rangs des extrémistes
Des Syriens ont manifesté vendredi contre les frappes aériennes des coalisés, dans plusieurs régions du pays tenues par les rebelles, qui entraînent de plus en plus de victimes parmi les populations civiles. Au moins 22 civils ont péri depuis le début des frappes en Syrie de la coalition menée par Washington il y a une semaine, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Les rebelles, soutenus par l'Occident, craignent à ce sujet que "les dommages collatéraux" de ces frappes ne puissent retourner contre eux les populations qui leur étaient acquises, en ce sens qu'elles aillent grossir les rangs des rebelles extrémistes de Daech, leurs ennemis potentiels. "Il y a une colère populaire contre nous", affirme le commandant rebelle Ahmed al-Seoud, qui a quitté l'armée syrienne en 2012 pour diriger un groupe rebelle appelé "la 13e Division". Depuis le début des frappes de la coalition internationale contre l'EI en Syrie, ces rebelles, qui se recrutent au sein de l'Armée syrienne libre (ALS), cachent mal leur colère contre la coalition, pour ne pas en avoir été informés à temps, disent-ils, contrairement à l'armée du régime d'Al-Assad.Faute de couverture aérienne qui la protégerait des bombardiers du régime également, la rébellion explique qu'elle n'a pas intérêt à reprendre du terrain à l'EI. Mais pour l'heure, les coalisés n'ont rien prévu de tel dans le nord de la Syrie. "Il n'est pas dans notre intérêt de combattre (l'EI) à ce stade juste parce que quelques Tomahawks leur tombent dessus (...) sans être sûrs que le régime a totalement perdu sa suprématie aérienne sur nous", explique Abou Abdo Salabmane, membre du bureau politique de l'Armée des moudjahidine, un groupe affilié à l'ASL qui revendique 7000 membres. "Il va nous bombarder pour nous faire partir et récupérer la moindre avancée que nous pourrions faire", dit-il, lors d'une rencontre dans la ville turque de Gaziantep. "C'est comme si nous préparions le repas pour que ce soit le régime qui puisse le manger à la fin". Washington, ajoute-t-il, "ne pourra pas mobiliser d'alliés sur le terrain sans proposer un plan complet pour (EI) et le régime". Cette coordination dans le domaine militaire avec Washington que réclament les rebelles intervient dans le sillage au défi que leur a été lancé le vice-Premier ministre syrien Walid al-Mouallem de s'attaquer à l'EI. Le ministre a réitéré d'ailleurs son déni d'existence de l'opposition, "celle qui se réunit à l'étranger dans des hôtels 5 étoiles".Le ministre syrien des Affaires étrangères a vivement critiqué lundi devant l'Assemblée générale de l'ONU le soutien des Etats-Unis aux modérés, dans le cadre de sa stratégie anti-EI, qui prévoit une aide logistique et militaire aux rebelles syriens, considérés comme modérés, qui se battent contre le régime comme contre le Daech. Ces derniers que Damas considère comme terroristes, à l'instar de toute opposition armée. Selon Walid al-Mouallem, cette aide va accroître la violence et le terrorisme (...) et démolir à sa base une solution politique. Les Etats-Unis envisagent en effet de former plusieurs milliers de rebelles modérés en Arabie saoudite ? 5000 hommes la première année ? dans le cadre de sa stratégie de lutte contre l'EI, mais ce programme pourrait prendre plusieurs années. Selon le général Martin Dempsey, chef d'état-major interarmes des Etats-Unis, une force d'opposition comprenant 12 000 à 15 000 hommes sera nécessaire pour reprendre les zones contrôlées par l'Etat islamique en Syrie.Amar R.




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