CR Belouizdad: Bien tirer les enseignements

«Dans un match, de surcroît un derby, le premier objectif consiste à mettre en doute l'adversaire pour pouvoir ensuite maîtriser la situation », dixit Michel Hidalgo, le légendaire entraîneur français qui a donné à la France sa toute première coupe d'Europe de son histoire. Or, ce n'est pas ce qui s'est passé pour le CRB à Tunis lors du match retour des quarts de finale de la Ligue des champions d'Afrique. En effet, forts de leur avance de 2 buts, les Belouizdadis n'ont pas exploité cet ascendant psychologique et ont laissé échapper une qualification que l'on croyait à portée de leurs mains. Disons-le tout de suite, il y a eu une mauvaise gestion tactique du match. Le staff technique et les joueurs du CRB ont commis la faute de laisser les Tunisiens revenir dans la rencontre au lieu de prendre quelques risques et «tuer» le match. Il est quasiment impossible de prétendre à une qualification à ce stade de la compétition en prônant une stratégie défensive excessive en s'exposant aux dangers et laisser l'équipe adverse reprendre confiance. Ce dont a profité le coach de l'ES Tunis Chaâbani, qui a bien géré de match décisif, d'abord en ménageant ses cadres après avoir totalement remanié son équipe lors du dernier match précédant ce derby maghrébin qui revêtait une importance capitale pour les deux formations. Certains expliquent cette élimination, ô combien douloureuse, par les choix incompréhensibles de l'entraîneur serbe Manojlovic. Certes, l'ES Tunis est bien affûtée dans ce genre de confrontation, mais il y avait de la place pour accaparer le billet qualificatif au carré d'as de cette prestigieuse compétition continentale. On a eu l'impression que les joueurs ont été déconcentrés dès le départ par la désignation de l'arbitre gambien Bakary Gassama, accusé bien avant la rencontre par les médias. Cela a, à notre avis, pénalisé en quelque sorte les joueurs du Chabab. En somme, par sa prestation et sa sortie de la Ligue des champions, le CRB a grandement déçu ses supporters et tout le public algérien. Aujourd'hui, les regrets ne serviront à rien, sauf que la direction du club et le staff technique devront tirer les enseignements de cette élimination. Bien soutenu financièrement par le groupe Madar, la direction a commis l'erreur dans les critères du recrutement.La réalité est là. Certains joueurs n'ont pas encore apporté le plus escompté, au moment où le Chabab devrait revoir à la hausse ses ambitions. En football, l'argent seul n'étoffe pas le palmarès d'un club. Cela est tributaire de la continuité de l'effectif et du staff technique pour atteindre les objectifs assignés sur la base également d'un véritable projet sportif.
A présent, le CRB a raté sa participation continentale et la coupe de la Ligue. Il ne reste pour le moment qu'à se concentrer sur le championnat pour espérer décrocher un billet pour une prochaine participation en compétition internationale et aussi pour se réhabiliter avec son merveilleux public.
La balle est dans le camp des joueurs pour un éventuel sursaut d'orgueil à la mesure de la grandeur du CRB. «En football, il ne faut pas craindre un challenge quand on a la certitude de pouvoir le relever», a-t-on coutume de dire.