Algérie

CPA : la privatisation « relancée » en février



La privatisation du Crédit Populaire d'Algérie (CPA) n'a pas été abandonnée, il s'agit d'une temporisation stratégique pour mieux observer le comportement des marchés financiers internationaux sujets à de multiples soubresauts: c'est, en gros, ce qui ressort des propos, rapportés par l'APS, de la ministre déléguée chargée de la Réforme financière, Mme Fatiha Mentouri. En effet, le processus de privatisation du CPA, interrompu en novembre dernier, pourrait reprendre en février ou en mars prochains, a affirmé hier à Alger Mme Mentouri. Pour rappel, le ministère des Finances avait décidé, le 24 novembre dernier, de «surseoir» à l'opération de privatisation du CPA, «en attendant une meilleure visibilité sur les marchés financiers internationaux», secoués depuis plusieurs mois par la crise internationale des crédits hypothécaires. Un «wait and see» dicté par les règles prudentielles de mise dans ce genre d'opération de privatisation, du reste très sensible. L'opération se poursuivra «lorsque les incertitudes s'apaiseront et que l'on verra plus clair», a déclaré Mme Mentouri, en marge d'un séminaire sur la promotion du partenariat public-privé pour le financement des projets. En outre, les autorités algériennes insistent pour mettre sur un même pied d'égalité toutes les banques candidates à la reprise du CPA. «On reprendra le processus quand toutes les banques auront les mêmes chances», a indiqué la ministre, partant de l'hypothèse que la crise des subprimes aux Etats-Unis aurait affaibli certaines des cinq banques internationales candidates à la reprise du CPA. Les autorités monétaires algériennes s'emploient ainsi à «faire prévaloir toutes les conditions d'une concurrence loyale, mettant sur un pied d'égalité les banques en compétition», a encore fait valoir la ministre. «L'intérêt de cette privatisation n'est pas tant l'argent que pourrait en tirer le Trésor public, mais trouver un partenaire stratégique capable d'apporter un plus» au système bancaire national, a souligné la ministre, en soutenant, péremptoire, que «la balle est maintenant dans le camp des banques». Six banques étaient préqualifiées: BNP Paribas (France), Citibank (Etats-Unis), Crédit Agricole (France), Natixis-Banque Populaire (France), Santander (Espagne) et Société Générale (France). Mais quelque temps avant la décision algérienne de différer la privatisation du CPA, l'espagnole Santander s'est retirée définitivement de la course, alors que l'américaine Citibank a décidé de se retirer «momentanément» et que la française Crédit Agricole demandait le report de la date limite de remise des offres. Avec ces retraits, trois banques sur les six préqualifiées au départ restent désormais en lice: BNP Paribas, Natixis-Banque Populaire et Société Générale, toutes françaises. «Avec seulement trois banques en course, «cette situation altérait le jeu de la concurrence et pouvait altérer aussi le prix de cession du CPA», avait déclaré Mme Mentouri peu après la décision de gel de cette première opération de privatisation d'une banque publique dans l'histoire de l'Algérie. Le Gouvernement avait décidé en 2006 de procéder à la privatisation partielle du CPA en cédant un bloc de 51% à un partenaire stratégique unique, conservant ainsi une participation de 49%. En septembre 2006, le capital de cette banque a été augmenté de 4 milliards de dinars, pour atteindre 29,3 milliards de dinars sur décision du Conseil de la Monnaie et du Crédit. Le CPA a réalisé un bénéfice net de 7,9 milliards de dinars (environ 110 millions de dollars) en 2006 sur un bilan total de 487,86 milliards de dinars.


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