Algérie

COVID-19 : l'inquiétude suit la même courbe que les chiffres !



Tout à fait au début de la pandémie, et dans ces mêmes colonnes, nous précisions que le nombre de cas quotidiens rendu public ne pouvait être pris comme référence crédible et nous expliquions pourquoi.Beaucoup de pays choisirent le dépistage systématique de leur population. Les bilans se distinguaient par un nombre important de cas nouveaux et peu de décès comparativement à ce nombre. En Algérie, le choix fut de ne pas dépister massivement et de ne considérer que les malades signalés.
Dès l'apparition des premiers symptômes, on orientait les sujets vers les tests et c'est ainsi que tous les autres cas furent «oubliés».
Nous écrivions et répétions que le seul repère valable pour savoir où nous en étions réellement demeurait le nombre de morts. Nous nous réjouissions lorsqu'il frôlait le zéro et notre inquiétude grandissait lorsqu'il augmentait.
Le bilan quotidien des cas nouveaux ne nous intéressait pas et le jour où nous signalâmes que le nombre des cas livré par les autorités était en deçà de la réalité, nous fûmes blâmés dans certains discours. Pourtant, une année et demie après, c'est le ministre de la Santé qui dit la même chose en rappelant que le repère fiable demeurait... le nombre de morts !
Nous y voilà : 13 morts au dernier bilan, c'est beaucoup ! La courbe est ascendante depuis quelques jours et si elle grimpe davantage, il faudra s'alarmer bien que l'inquiétude soit déjà là. Treize décès, cela veut dire que le nombre de cas nouveaux serait de 2 400 si l'on était en France, 4 714 (Portugal), 720 (Italie), 494 (Afrique du Sud), 613 (Inde) et 460 (Russie), (le coefficient, obtenu grâce à la division du nombre de cas par celui des décès a été multiplié par le nombre de morts algériens : 13). On remarquera que le pourcentage de décès par rapport aux cas est minime dans les pays européens (sauf Italie), alors qu'il reste fort en Afrique du Sud. En Algérie, et contrairement au début de la pandémie, il est plausible (813). Cette proximité avec les chiffres réels s'explique par les campagnes de vaccination qui permettent d'avoir un meilleur aperçu de la situation. La cote d'alerte est atteinte et cela ne nous étonne guère. Cette hausse s'explique par les excès des foules un peu partout, les cafés bondés, notamment les nuits de grands matchs, ainsi que par les rassemblements lors des mariages, funérailles et autres cérémonies de circoncisions.
La disparition presque générale des mesures de protection comme le masque dans l'espace public ou la distanciation sociale très approximative ont fait le reste. Mais le plus grand facteur de propagation est le variant indien du virus qui se répand très vite et cause d'énormes dégâts.
La vigilance est de rigueur. L'heure n'est pas encore à la gravité absolue, mais si le nombre de morts dépasse les 20 par jour, il ne faudra pas attendre qu'il flirte avec la centaine pour agir. Les hôpitaux commencent à être submergés et les respirateurs artificiels ne suffisent plus dans certains établissements. Il faut sortir les plans d'urgence ! Mais il sera prudent cette fois-ci de tenir compte du facteur économique. Toute l'intelligence sera de réduire la propagation sans affecter l'économie et pénaliser l'activité commerciale comme la dernière fois.
M. F.


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