La déclaration du ministre de la Santé affirmant que la situation est maitrisée et par laquelle il a demandé aux hôpitaux de reprendre leurs activités normales, constitue une indication majeure sur la situation de la pandémie au Covid-19 en Algérie, bien que nous enregistrons un nombre assez important de nouveaux cas confirmés.En effet, cela voudrait dire que l'état d'urgence sanitaire pourrait être est levé et que les structures de lutte contre le virus suffiront à elles seules. De nombreux citoyens donnent la même explication à cette déclaration du ministre, qui paraît d'ailleurs plausible mais d'autres estiment plutôt qu'il s'agit là de rattraper le temps perdu dans la prise en charge des autres maladies, surtout pour ceux qui attendaient une opération chirurgicale ou qui étaient suivis pour une maladie chronique et qui se sont retrouvés pratiquement abandonnés à leurs tristes sorts. Il faut dire que depuis la survenue de la pandémie, des milliers de malades chroniques se sont retrouvés dans une situation délicate, ne trouvant aucun spécialiste pour les prendre en charge et certains ayant eu des complications qui ont peut-être entraîné leur décès, d'après des témoignages que nous ne pouvons vérifier faute de statistiques à ce sujet. La stabilité du nombre de décès plaide aussi pour une fin proche de la pandémie puisque cela laisse entendre que les services de santé réussissent maintenant à guérir les malades atteints par ce virus et dont le nombre augmente de plus en plus chaque jour. Il ne faut pas oublier que la dangerosité du Covid-19 était justement le fait qu'il n'y avait aucun traitement efficace au début et l'utilisation de la chloroquine a rencontré des avis différents et des luttes féroces sont nées entre pro et anti chloroquine. Heureusement que nos responsables de santé et politiques se sont élevés au-dessus de la mêlée observée dans des pays réputés très développés mais qui ont tergiversé quant à l'emploi de ce remède qui s'est avéré efficace, ce qui leur a coûté la perte de nombreuses vies qu'ils auraient pu sauver. La date du 14 mai est proche, les ingrédients sont là et les citoyens, fort éprouvés par un confinement qui aura duré deux mois, n'attendent que de pouvoir enfin respirer, surtout pour la wilaya de Blida où le nombre de décès est très bas. Mais cela ne veut pas dire que c'est une invite à un relâchement qui serait néfaste pour tout le monde, nous avons déjà été échaudés lors de la première tentative d'assouplissement des mesures de confinement prises par le gouvernement et qui ont dû être resserrées après que les citoyens se soient complètement abandonnés et que toutes les précautions aient été oubliées. D'ailleurs, et si aucun nouvel élément n'apparaît dans les prochains jours, l'Algérie pourrait s'enorgueillir d'avoir passé cette difficile étape avec le moins de pertes possibles, par rapport à de nombreux autres pays qui ne comptent plus leurs morts et dont l'économie a été laminée.
Et les immigrés clandestins '
Ils ne sont guère aussi nombreux qu'avant mais ils sont toujours là, se fondant dans la foule ou se terrant loin des regards des services de sécurité. Beaucoup de femmes, plus d'enfants encore mais les hommes adultes sont plutôt rares ou se cachent pour éviter d'être reconduits vers leurs pays d'origine. Les immigrés clandestins en Algérie ont défié la chronique et continuent de le faire, profitant de l'accueil de la population qui leur offre de la nourriture et qui n'hésitent pas à mettre la main à la poche pour leur remettre quelques pièces de monnaie, qui constituent quand même un pactole intéressant pour eux. Les autorités publiques leur ont aussi offert une couverture sanitaire gratuite qu'ils ne trouveront nulle part ailleurs, puisqu'ils ont été acceptés dans les hôpitaux et que de nombreuses parturientes bénéficient de prises en charge. Ces dernières année, Ramadhan constituait pour ces laissés-pour-compte un mois particulier puisqu'ils pouvaient manger dans les « restaurants de la rahma » qui pullulaient dans toutes les communes du territoire national et qui leur offraient des repas hautement calorifiques, ce qui n'est pas le cas cette année à cause du confinement. Mais en parlant de confinement, où vont ces personnes, surtout avec le nombre très important d'enfants en bas âge qui les accompagnent ' Poussés par la curiosité, nous avons découvert qu'ils campaient dans des endroits aux alentours des villes, sous les ponts, là où ils peuvent se prémunir de la pluie et sentir quelque chose au-dessus de leurs têtes. L'endroit que nous avons découvert se trouvait justement sous un pont, dans le lit d'un oued qui ne contenait qu'un filet d'eau qu'ils utilisent pour leurs besoins divers, ramenant de l'eau en bouteille pour boire, grâce à la générosité des épiciers et des passants. Par petits groupes, ils préparent leur nourriture et la consomment à même le sol, toujours aux aguets, craignant avant tout une descente de police qui signifierait le retour chez eux. Mais la question qui se pose concerne le Covid-19 : y en a-t-il parmi ces dizaines de personnes qui sont contaminées ' Comment les autorités sanitaires font-elles pour éviter une autre source de contamination, peut-être plus dangereuse car ne prenant aucune précaution ' La question mérite d'être soulevée et d'être prise au sérieux.
Les personnels soignants sous pression
Le stress, la pression du nombre, la crainte d'attraper le virus, le manque de moyens sont des situations auxquelles doivent faire face les personnels soignants, qu'ils soient médecins, infirmiers ou simples agents. La plupart vivent ces situations en tentant d'y faire face par différents moyens, selon leur personnalité, leur instruction ou leur religion. Ailleurs, les médias rapportent de nombreux cas de suicides de personnels soignants, comme les deux infirmières et l'ambulancier qui se sont défénestrés en Russie ou le médecin d'un club de football français qui s'est suicidé après avoir appris qu'il était contaminé par le Covid-19, ou encore cette infirmière française qui s'est tranché la gorge après avoir constaté qu'elle avait contaminé son mari, bien qu'elle soit toujours en soins intensifs. Des médias rapportent même le suicide d'un élu d'un comté allemand qui était très inquiet en ce qui concerne la pandémie. En Italie, une infirmière de 34 ans s'est donnée la mort par peur de contaminer les autres, après avoir été contrôlée positive au Covid-19. D'autres drames du même genre sont rapportés ou tus, dans la plupart des cas pour éviter d'angoisser les personnels soignants, à travers le monde, ce qui nous renseigne sur la difficulté d'être sur le front de cette lutte contre le virus. Une thérapie psychologique devrait peut-être être entamée dans les plus brefs délais à destination de ces personnels qui ont sauvé des milliers de vies humaines et qui pourraient ne plus être comme avant.
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Posté Le : 11/05/2020
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Tahar Mansour
Source : www.lequotidien-oran.com