Algérie

Couvre-feu après des affrontements meurtriers au Caire



Couvre-feu après des affrontements meurtriers au Caire
Le Conseil suprême des forces armées (CSFA), au pouvoir en Egypte depuis le renversement d'Hosni Moubarak, a décidé dimanche d'instaurer un couvre-feu place Tahrir et dans le centre-ville du Caire après des affrontements entre des coptes et la police militaire qui ont fait 24 morts et 213 blessés, ont annoncé le ministère de la santé et des médias d'Etat. Le couvre-feu débute lundi à 2 heures et finit à 7 heures, selon la même source. D'après la télévision d'Etat trois militaires font partie des victimes.
Les manifestants, protestant contre une attaque visant une de leurs églises, ont lancé des cailloux et des engins incendiaires sur les forces de l'ordre et incendié quatre véhicules au moins. Les chrétiens, qui représentent 10 % de la population égyptienne, accusent des islamistes radicaux d'avoir partiellement démoli une église dans la province d'Assouan la semaine dernière. Sur un pont du Caire, des centaines de personnes des deux camps se sont affrontées dimanche armées de bâtons, selon des témoins. Les troubles ont part la suite gagné la place Tahrir, haut lieu de la contestation politique depuis le renversement en février d'Hosni Moubarak, dans le centre-ville. Des milliers de manifestants ont brocardé le maréchal Hussein Tantaoui, président du CSFA. "Le peuple exige la chute du maréchal !", scandait la foule sur la place où, selon un journaliste de Reuters, l'armée est intervenue en chargeant à la matraque. Les raisons qui ont fait dégénérer en fin de journée ce qui avait commencé comme une marche pacifique de milliers de Coptes du quartier de Chobra vers Maspero, où se trouve la télévision publique dans le centre du Caire, restent confuses. La télévision d'Etat a indiqué que les protestataires avaient lancé des pierres sur les forces de l'ordre et, citant des témoins, que les manifestants coptes étaient armés. Les polices antiémeutes et militaire ont selon elle tiré des coups de feu en l'air et des lacrymogènes pour les disperser. La chaîne publique a cité des soldats blessés assurant ne pas disposer de balles réelles. Sur Twitter, beaucoup parlent de l'intervention de "voyous" venus perturber le rassemblement. Nombreux sont aussi ceux qui accusent les médias officiels de tenir un discours anti-chrétiens.
« La nation est en danger »
Des coptes sont également descendus dimanche dans les rues d'Alexandrie pour protester contre l'attaque de leur église, scandant eux-aussi des slogans hostiles au CSFA et à son chef, longtemps ministre de la défense d'Hosni Moubarak. Le gouvernement intérimaire du premier ministre Essam Charaf a, pour sa part, lancé un appel au calme et indiqué avoir contacté à ce sujet les forces de l'ordre et les autorités ecclésiastiques. "Les seuls bénéficiaires de ces événements et de ces actes de violence sont les ennemis du peuple égyptien, musulmans et chrétiens à la fois", a estimé le chef du gouvernement sur sa page Facebook. Le Premier ministre Essam Charaf a affirmé dans une allocution retransmise par la télévision publique que « la nation est en danger suite à ces évènements' Ces évènements nous ont ramenés en arrière (...) au lieu d'aller de l'avant pour construire un Etat moderne sur des bases démocratiques saines". Le grand imam d'Al-Azhar, Ahmed al-Tayeb, a de son côté appelé le patriarche de l'Eglise copte Chenouda III. "Il s'agit d'un complot contre la patrie et la révolution", a pour sa part affirmé l'écrivain Alaa al-Aswany sur Twitter.
« Nous avons besoin d'unité »
Le gouvernement tiendra lundi une réunion extraordinaire pour examiner la situation. Les autorités égyptiennes ont promis la tenue d'une enquête pour déterminer les causes des violences. "Nous avons plus que jamais besoin d'unité", a déclaré le ministre de l'information, Osama Heikal, à la télévision d'Etat. De son côté, le chef de la police militaire, le général Hamdine Badine, a affirmé à la télévision que la situation était désormais maîtrisée. Les manifestants demandaient le renvoi du gouverneur, à qui ils reprochent de n'avoir pas su protéger leur lieu de culte. Les tensions entre chrétiens et musulmans sont en augmentation depuis la chute d'Hosni Moubarak le 11 février. Mardi dernier, une manifestation similaire avait été violemment dispersée. Les premières élections de l'après-Moubarak, des législatives, débuteront le 28 novembre. L'inscription des candidats doit débuter mercredi.


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