Coutumes & Traditions Hommes et femmes d'Algérie Sidi Boumedienne (XII)

Il avait le don de la prémonition et il lui suffisait de regarder une personne dans les yeux pour deviner ce qu'il allait faire ou devenir. A un de ses disciples, il a révélé ce que sa vie serait dans une vingtaine d'années, ce qui n'a pas manqué de se produire, selon les biographes du saint.
On rapporte qu'un de ses disciples s'était querellé avec son épouse, cassant toute la vaisselle. Il suivait le cours du maître et il songeait à la répudier. «Comme tu es pensif, lui dit Abu Madyan ! J'ai l'impression que tu n'as pas suivi le cours.» L'homme baisse les yeux et ne dit rien. A la fin du cours, Chou'ayb l'appelle. «Comme tu étais pensif, mon ami ! Je sais que quelque chose te préoccupe !» L'homme ne dit toujours rien : il a honte d'avouer ce qu'il a. Alors, le maître s'écrie, sur le ton de la plaisanterie : «Hé, mon cher ami, qu'est-ce qui t'a pris la nuit passée de casser toute ta vaisselle ' tu as perdu la raison '» L'homme le regarde, surpris. «Et qu'est-ce qui te pousse à vouloir répudier ta femme ' Ce n'est pas une querelle qui va te décider à prendre cette grave décision, allons, reprends-toi ! Ne laisse pas Satan, le lapidé, agir à ta place !» L'homme est bouleversé : le maître a lu dans ses pensées ! Alors, il s'écrie : «Maître, pardon, je regrette ce que j'ai pensé !».