Algérie

Couscous, Deglet Nour et les voisins



«Le couscous est maghrébin mais il y a un pays frère qui veut en faire le monopole.» La phrase est du Premier ministre. On n'a pas besoin de révélateur pour deviner de quel pays il s'agit mais il en faudrait quand même un pour percevoir le sens de sa déclaration. On ne va pas faire l'affront à Ahmed Ouyahia de suggérer qu'il ne le sait pas, mais il faut tout de même le rappeler, ça fait longtemps que le couscous n'est plus un produit gastronomique «maghrébin», puisque c'est en? France qu'il est le plus consommé dans le monde, il en est même le? premier plat. Mais comme il faut plutôt s'en féliciter, un produit du terroir qui traverse les frontières étant toujours bon à prendre, il est question de savoir grâce à qui. Au «pays frère» qui? en revendique le monopole ' Si l'Algérie ne fait pas grand-chose pour valoriser son patrimoine culinaire et bénéficier des retours économiques et culturels potentiels, ce n'est tout de même pas la faute de ses voisins. En terme plus terre à terre, nous voilà en plein dans l'histoire du paresseux qui accable les autres parce qu'ils travaillent trop ! Et en l'occurrence, ils travaillent tellement qu'ils débordent sur le patrimoine commun en venant s'accaparer ce qui aurait dû nous revenir en exclusivité ! S'agissant du couscous pourtant, tous les connaisseurs vous le diront : les Algériens sont imbattables? quand ils arrivent à en goûter, en commençant par savoir où en trouver. Ceci pour le patrimoine commun. C'est encore plus grave quant à ce qui aurait pu nous appartenir tout seuls. En passant de nos frontières ouest à nos frontières est, on retrouve la récurrente question de Deglet Nour que nos? frères tunisiens ont labellisée sans en produire ! Des décennies durant, cette datte de qualité supérieure a complètement échappé à ses producteurs qui n'en tiraient que des miettes sur le marché international. Encore heureux que grâce à de nouveaux agriculteurs de leur temps, on a pris les choses en main.Mais il y a des retards qui ne se rattrapent pas. Dans notre édition d'hier, une information parue dans le «Periscoop» faisait état de la déception des producteurs nationaux de ne pas obtenir une meilleure «visibilité» de leurs dattes sur le marché extérieur malgré la labellisation du produit. Dans la foulée, ils se disent «surpris» qu'on confonde encore Deglet Nour avec le fruit d'un? pays voisin. C'est quand même surprenant qu'ils soient pris ! C'est des décennies de travail, vous venez juste de commencer à travailler et ce n'est pas sûr que vous ayez un pays derrière vous. Votre pays ne travaille pas, il reproche aux autres de le faire, frères agriculteurs !
S. L.


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