Algérie

Courtisane sans fard ni fanfare



On a toujours tendance à parler de l'Histoire comme une succession d'événements plus ou moins extraordinaires, dans leur portée comme dans leurs conséquences, fatalement dramatiques pour le genre humain poussé à la guerre. Des pays qui prônent la neutralité parce que ne voulant pas déroger à la charité humaine se retrouvent entraînés malgré eux. Les discours pacifistes sont parfois pris pour un aveu de faiblesse et non l'expression du bon sens clairvoyant et de la sagesse. C'est par petites touches successives que l'on transforme une saine compétition en une féroce rivalité, porte ouverte à tous les risques. Pour cela, il faudra un exécutant à ce plan machiavélique.Un monarque ou un chef d'Etat jaloux de ses prérogatives et désireux de perpétuer son règne. Les dictateurs de par le monde ont sévi et beaucoup servi et n'ont dû leur longévité que grâce à leur protecteur. Pour avoir la paix, des régimes d'Amérique latine ont dû montrer patte blanche à la toute-puissante CIA. L'on pourrait inscrire dans le même registre le Panaméen Noriega ou Kadhafi ou Saddam Hussein. Pour d'autres, la soumission est érigée en tradition et la servilité en mode de vie (ou survie).
En serviteur éclairé de la France coloniale, le maréchal Lyautey (1834-1934) aura laissé un legs en or massif, inusable, recyclable en fonction des époques. Il va consacrer (1912-1925) toute son énergie à encrer définitivement l'influence française, c'est l'institution du protectorat. Et d'abord, le Makhzen, qu'il créera de toutes pièces. Faiseur de rois, il sera le conseiller, le décideur, en fait le marionnettiste. Près d'un siècle plus tard, sa recette marche toujours. Cet homosexuel de 50 ans a toujours sa statue et une école à son nom à Casablanca. Tous les monarques marocains successifs auront pour conseiller et éminence grise un conseiller spécial et discret qui passe au peigne fin toutes les affaires, décide de tout. Bon pour l'apparat, le sultan Moulay Youcef Ben Hassan est là pour donner sa baraka, c'est-à-dire son paraphe.
André Azoulay, de confession juive, a pris sous son aile Hassan II jusqu'à sa mort. Mohammed VI, aujourd'hui, perpétue la tradition, quand bien même il est moins inspiré que son défunt père. Nous n'entrerons pas dans la polémique sur ses frasques car son paternel n'en était pas exempt. Bref, le constat est l'indépendance, octroyée en 1956, qui n'a pas mis fin au protectorat sur le Maroc.
La France de la Ve République peut s'enorgueillir d'avoir pu et su garder dans son giron une monarchie soumise et corvéable à merci. De gauche comme de droite, reconnaît-on, les politiques français ont perpétué, d'une part, sa dépendance à la France et encouragé le renouvellement d'une élite cooptée et asservie.
Constat fait par les Français eux-mêmes. Sauf qu'aujourd'hui, le Maroc a changé de mains pour se mettre au service du sionisme mondial et son représentant l'Etat d'Israël. Il est vrai que les courtisanes sont de nature instable. Ce n'est pas un mauvais rêve, on est en plein jour et il fait très chaud.
Brahim Taouchichet


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