Algérie

Court intermède artistique nocturne pour nos villes Animation des soirées de Ramadhan



Par Kamel Amghar
Le Ramadhan rompt avec la routine et imprime un autre rythme à la vie de tous les jours. C'est, pour ainsi dire, un simple changement de tempo, un réaménagement horaire. Sinon, comme le reste de l'année, on a deux repas à prendre par jour. A l'occasion, les matinées sont généralement peu animées. Les commerçants ouvrent leurs échoppes assez tard. Les rues sont presque désertes. Les rares passants sont peu bavards. La circulation automobile réduite au minimum. Même les administrations adaptent leurs horaires de travail en conséquence. Les journées sont calmes, presque plates. C'est à partir de l'après-midi que l'ambiance commence à se désengourdir. Les ménagères vont alors aux courses. Elles mettent beaucoup de soin dans le choix des ingrédients frais qui serviront à la préparation du f'tour, le très attendu repas de rupture du jeûne. Les citadins, filles et garçons, sortent en petits groupes pour se balader ou faire le lèche-vitrine. A la fermeture des bureaux, les ruelles s'animent un peu plus. L'approche de l'adhan, l'appel du muezzin pour la prière du maghreb annonçant le f'tour, incite les retardataires à faire vite leurs dernières courses avant de regagner leur domicile. C'est le moment où les confiseurs sont très sollicités. Z'labia, qalb ellouz ou baqlaoua, les douceurs orientales se dégustent tièdes. Voilà, en gros, à quoi ressemble une journée de Ramadhan. A l'évidence, c'est peu de chose ! Pour se rattraper, on veille tard. C'est le seul mois de l'année où nos villes peuvent s'enorgueillir d'avoir une vie nocturne. Et, cela fait une certaine allégresse de vivre à la lumière des lampions. C'est pour cela que le Ramadhan est toujours vécu comme une heureuse circonstance.
Aux plaisirs de la table s'ajoute une animation nocturne particulièrement intense. A la léthargie matinale succède le rythme des soirées animées. Tout le monde sort, juste après la rupture du jeûne, pour se rendre à la mosquée, se promener ou voir un spectacle artistique. Le décor nocturne change. Les enseignes des magasins s'allument.
La circulation s'intensifie, et les minarets enguirlandés rajoutent leur note lumineuse aux flots ininterrompus de promeneurs. C'est un mois de contrastes.
Les centres culturels, les théâtres, les salles de jeux et les cafés s'animent jusqu'à tard dans la nuit. Dans cette perspective, les établissements culturels publics concoctent de riches programmes d'activité. Concerts, théâtre, cinéma et spectacles divers sont, chaque soir, au menu. Alléchés par la demande en la matière, les établissements hôteliers investissent aussi massivement dans ce filon de l'animation culturelle. Les grandes enseignes rivalisent dans ce domaine en se disputant les stars d'ici et d'ailleurs. Comités des fêtes et associations persévèrent aussi pour emmener la fête dans la banlieue et la campagne. Il n'y a pas que la culture. Un activisme similaire est également perceptible au niveau des mosquées. La ferveur religieuse gagnant, à l'occasion, du terrain. Le nombre de fidèles se déculpe temporairement.
Les mosquées se remplissent plus que d'ordinaire. Elles débordent même de monde.
Les prières et les lectures de Coran, diffusées par haut-parleurs, donnent une certaine musicalité à l'espace.
En début de soirée, après le f'tour, on converge par centaines vers les lieux de culte pour salat Etarawih. On y organise aussi des causeries, des conférences et des actions de solidarité. Au trentième jour, toutes nos villes dormiront très tôt, c'est-à-dire au coucher du soleil. On doit attendre un an pour sortir à nouveau le soir.
K. A.


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