Algérie

Course pour suite


Cinq heures de l'après-midi, je longe l'avenue principale de la ville. Affluence nombreuse, grande circulation de week-end. La voiture qui me précède ralentit exagérément. Le conducteur regarde à gauche, puis à droite, apparemment, il cherche un magasin ou un numéro d'immeuble. Evitant de créer un bouchon, j'accélère, le double et, très rapidement, je me rabats devant lui. Je regarde dans le rétroviseur. L'occupant de la puissante voiture me fait un signe. Qu'est-ce qu'il a ' Il tourne l'index sur sa tempe. Oui, oui, j'ai compris, je suis fou ! Monsieur est sans doute complexé à tel point que le fait d'être doublé par un autre véhicule, lui donne la migraine de l'infériorité. Orgueilleux un peu sur les bords, notre «Rambo». Zut ! l'intersection . Je tourne à gauche et prends la rue perpendiculaire. «Rambo» me suit, il me montre le poing, puis fait des appels «code-phare». Il s'énerve ; qu'est-ce qu'il veut encore ' Je profite de l'orange et passe. Il est pris par le rouge, il voit rouge, il évite un piéton et me fait des signes. Je fonce rue de la Paix, pour éviter la guerre. Passage piétons, je m'arrête. Une voiture me heurte légèrement à l'arrière. Rétroviseur c'est «Rambo». Il ouvre la glace et hurle : «chôffard, mahboul, jâyah… autres mots plus dégueux. Je tire la chasse. Patience ! Patience ! Ouf, le passage est dégagé, je fonce, il me suit. Je tourne à droite, il braque et prend la droite. Il crie, je fais le sourd. Il s'énerve davantage, ses yeux sortent de leurs orbites, il évite un passant, fait une queue de poisson et monte sur le trottoir. Il me fait maintenant signe, me demandant de m'arrêter. Je lui souris, histoire de le calmer, il s'énerve davantage, il le prend de travers. Il fonce, évite de justesse un bus, se dévie d'une R4 et s'arrête violemment devant moi, me bloquant le passage. J'ai juste le temps de freiner qu'il ouvre sa portière et vient vers moi, défiguré par la colère. Je baisse la glace, et c'est à ce moment que nos yeux se croisent, il m'a reconnu et je vois que c'est «Rambo» le président de l'association «Calme et sérénité des citoyens». «Hadha ghir n'tâ, me dit-il». Je ne t'avais pas reconnu. Mais si c'était un autre citoyen, ya Rambo '»


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