Algérie

Course électorale, le top chrono!



Course électorale, le top chrono!
Décisions en cascade jeudi dernier. Il y a eu l'annonce par le Conseil constitutionnel des six candidats retenus à l'élection présidentielle. Laquelle annonce a été suivie par un remaniement partiel du gouvernement. Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a été déchargé de ses fonctions. C'est le ministre de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi, qui est chargé d'en assurer l'intérim. Dans le même temps, deux ministres d'Etat ont été nommés. Il s'agit de Ahmed Ouyahia qui s'est vu confier le poste de directeur de cabinet de la présidence de la République, de Abdelaziz Belkhadem qui sera le conseiller spécial du président de la République. Toutes ces décisions marquent le point de départ d'une période qui sera dominée par l'élection présidentielle qu'il reviendra à l'Exécutif d'en assurer le bon déroulement. Une tâche concentrée autour de deux ministères. Celui de l'Intérieur et de la Justice. Les autres membres du gouvernement devront assurer la continuité de la bonne marche des affaires de l'Etat. Une interrogation subsiste cependant. Les deux ministres que sont Amar Ghoul et Amara Benyounès pourront-ils être maintenus à leur poste, sachant que dans le même temps, ils sont à la tête de partis politiques qui soutiennent la candidature du président sortant Abdelaziz Bouteflika. La neutralité qui s'impose à l'Exécutif rend impossible leur prise de parole partisane. Le souci affiché d'aller vers une élection transparente et impartiale ne permet pas leur maintien au gouvernement. Jusque-là les institutions de l'Etat ont fonctionné dans cet esprit. Certaines décisions vont même plus loin. Comme par exemple, celle du ministre de l'Habitat qui a décidé de remettre les actes et les clés «dans deux semaines» aux bénéficiaires des anciens programmes 2001-2002 des logements Aadl alors qu'ils ne «pourront en disposer (que) dans un mois». Pourquoi cette opération en deux temps' «Pour que les souscripteurs soient rassurés que les logements leur soient affectés à eux et non à d'autres», répond le ministre. Cela veut dire, en d'autres termes, «même si le président Bouteflika n'est pas réélu». Tous les scénarios sont mis sur la table pour cette élection. Et c'est une première dans notre pays. Même l'hypothèse d'un second tour n'est pas écartée. De fortes probabilités indiquent qu'en cas de second tour, celui-ci se jouera entre Bouteflika et Benflis. Auquel cas, il ne serait pas étonnant que le candidat Abdelaziz Belaïd fasse reporter ses voix en faveur de Benflis dont il a soutenu la candidature en 2004. C'est dire que toutes les options sont ouvertes. Le tout à la gloire de la démocratie et de l'Etat de droit n'en déplaise aux partisans de la stratégie du chaos. Reste maintenant le sens à donner au rappel des deux compétences, Ouyahia et Belkhadem, nommés ministres d'Etat. La mission présidentielle est différente de celle du gouvernement. Elle doit être pleinement et totalement assurée jusqu'à la proclamation des résultats du scrutin du 17 avril. Que le président sortant soit candidat ou pas. Il y a fort à parier que Belkhadem et Ouyahia se partageront le suivi des dossiers les plus sensibles. Tant sur le plan intérieur qu'extérieur. Si le dossier du Nord-Mali et du Sahel en particulier ainsi que les conflits en Afrique plus globalement, sera très certainement confié à Ouyahia pour sa longue expérience sur ces affaires, il n'est pas exclu que Belkhadem aura la charge de représenter le président de la République dans le reste du monde où les zones de turbulences ne manquent pas. Deux compétences à la polyvalence bien utile au pays. Cela n'allégera pas les charges du président puisqu'il est l'ordonnateur mais renforcera les «lignes de défense» de l'Algérie à un mois du scrutin qui monopolise l'attention générale. Ces décisions en cascade, prises au «top chrono!», démontrent que la vigilance restera soutenue!




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