Le mariage est une institution incontournable. Mais, dans notre société, le
mariage est d'abord une cérémonie longue et coûteuse.
A Oran, ceci ne semble pas représenter un obstacle. C'est la saison
estivale, celle des cérémonies de mariage. Même si c'est de moins en moins le
cas. Il y a encore quatre ou cinq ans la «saison» des mariages, c'était l'été. Mais
à partir des quatre dernières années, les fêtes de mariage ont commencé à être
organisées tout au long de l'année. Cependant, jusqu'à présent, il y a toujours
une certaine concentration des fêtes de mariage au cours de la saison estivale.
Cette année, comme le Ramadhan va coïncider avec le mois d'août, le nombre des
fêtes de mariage est important en ce mois de juillet. C'était le cas également
le mois précédent.
Du côté des services l'état civil de la commune d'Oran, on apprend que
ces derniers jours et notamment durant ce mois de juillet une cinquantaine
d'actes de mariage sont établis quotidiennement. Le service des actes de
mariage, sis non loin de la place du 1er Novembre, grouille depuis quelques
semaines de couples défilant régulièrement pour la signature du sacro-saint
acte de mariage. L'officier chargé du cérémonial est parfois dépassé par le
nombre des mariages. Les week-ends, mais pas seulement, de longs cortèges avec
des concerts assourdissants de klaxons sillonnent les principales avenues de la
ville d'Oran. Selon le directeur de l'état civil d'Oran, durant la basse saison
(hiver et automne), entre quatre à six actes seulement sont établis
quotidiennement par le service des actes de mariage de la commune d'Oran. C'est
le couple qui choisit la date de la transcription du mariage à la mairie, ajoute
le même responsable. Ainsi et durant le premier semestre de cette année, quelque
1.200 actes de mariage ont été transcrits par le même service. Toutefois à
moins de dix jours du Ramadhan, les prétendants au mariage sont engagés dans
une véritable course contre la montre, même si la rupture temporaire provoquée
par le mois de jeûne sera de courte durée, puisque les mariages reprendront de
plus belle juste après.
Un budget faramineux pour une soirée
Durant l'été, l'automne ou le printemps, avant ou après le mois du
Ramadhan, qu'à cela ne tienne ! La difficulté est souvent ailleurs. Certes, pour
les familles aisées, la question d'argent ne pose pas problème, le mariage sert
aussi à l'étalage de leur richesse. Mais pour les familles à revenus moyens les
dépenses inutiles doivent être évitées. Il s'agit notamment de réduire
drastiquement le nombre d'invités. Quel que soit le budget arrêté préalablement,
il est sans cesse prouvé qu'il est toujours largement dépassé. Habillement, accessoires,
esthétique, décoration, location de salles, animation, photos, repas, boissons
entres autres. En effet, à Oran comme ailleurs, dès les premières démarches
entamées et aussitôt que le prétendant demande la main de l'élue de son cÅ“ur ou
de la raison (c'est selon), le stress s'installe chez les deux familles des
mariés. Se pose alors la question : où trouver l'argent nécessaire. La mode est
à la location d'une salle des fêtes offrant toutes les commodités, climatisation
et DJ compris. Le recours aux salles des fêtes est dicté par le manque d'espace
chez soi, ou tout simplement pour le côté pratique et organisé qu'offrent ces
établissements. C'est tout de même un calvaire pour les familles qui se mettent
à la recherche de cette salle, plusieurs mois avant la fête. «Trouver une salle
pour cette période c'est peine perdue, à moins d'attendre la fin de l'été et de
programmer le mariage pour l'hiver », dira un gérant d'une salle des fêtes
réputée à Oran. La location d'une salle bien située, et surtout bien aménagée, coûte
entre 80.000 et 200.000 DA. Il y a aussi des salles à 300.000 dinars.
Aujourd'hui, l'union ressemble à un échange commercial. La raison
principale en est le coût, de plus en plus élevé, qu'engendre l'organisation
des deux fêtes. Tandis qu'autrefois ces fêtes se déroulaient modestement dans
les maisons, où les proches, les amis et les voisins s'entraidaient pour faire
en sorte que tout se passe bien. De nombreux usages se sont greffés à la
tradition, ce qui complique notoirement les choses. Quant à l'âge des heureux
élus et selon un rapport de l'Office national des statistiques (ONS), les
Algériens se marient en moyenne à 33 ans et les Algériennes à 30 ans (l'âge
moyen au mariage était à 18 ans pour les filles en 1996). Le recul de l'âge du
mariage s'explique aussi par l'amélioration du niveau d'instruction pour la
femme. Les femmes instruites attendent également le meilleur «parti» avant de
se faire passer la bague au doigt.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 25/07/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : J Boukraâ
Source : www.lequotidien-oran.com