Photo : M. Hacène
Par Mohamed Touileb
On dit souvent que la préparation est la clé de la réussite. Le travail et la persévérance payent et même quand ça ne paye pas, on repart sans regrets ni remords. A l'aube des prochaines joutes Olympique de Londres, les préparatifs battent leur plein chez les athlètes à des degrés divers et selon les programmes tracés par les fédérations concernées. L'athlétisme dans la crise. Ils sont nos plus grandes chances de médailles, nos huit pugilistes qui représenteront la boxe algérienne lors de ce prestigieux rendez-vous qui débutera le 27 juillet et prendra fin le 12 août. Et la Fédération algérienne de boxe (FAB) n'a pas fait dans la demi-mesure pour permettre à ses protégés de bien préparer ces joutes. Pour cela, différents stages ont été programmés par le sélectionneur national, Azzedine Aggoune, pour chacun de ses éléments, selon sa catégorie de poids. Une préparation qui avait débuté au mois de juin (du 1er au 10) avec 3 catégories de poids (56, 60 et 69 kg) à Cuba alors qu'en parallèle, les catégories de 49, 52, 75, 81 et 91 kg étaient en regroupement en Thaïlande (3 au 18 juin) et, pour clore le programme d'un mois de juin chargé, les 75, 81 et 91 kg ont établi leur camp de base au Venezuela, du 22 au 30 juin. Pour le mois en cours, les derniers préparatifs de nos boxeurs se sont déroulés (et se déroulent toujours) en dehors du pays avec un nouveau stage qui avait commencé jeudi passé en Chine et qui s'étendra jusqu'au 20 juillet en ce qui concerne les catégories de 49 et 52 kg. De son côté, le boxeur Ilyas Abadi (69kg) devait s'envoler au même moment au Kazakhstan pour la même durée (5 au 20 juillet) alors que ce sera l'Italie pour Chouaïb Bouloudinet et Abdelhafid Benchebla qui évoluent respectivement dans les catégories de 91 et 81 kg, et la Russie pour les 56 et 60 kg alors que Abdelmalek Rahou (75 kg) sera au Brésil durant cette même période. Les héritiers de Soltani auront donc bénéficié d'une bonne préparation pour être fin prêts pour l'aventure londonienne. Malgré les difficultés qu'il a rencontrées, l'entraîneur de l'EN de boxe, Azzedine Aggoune a toujours tenu à
rappeler que ses poulains iront en Grande-Bretagne pour réaliser les meilleurs résultats possibles et honorer la boxe algérienne qui ne figure certainement pas parmi les favoris pour le sacre Olympique. Au moment où elle réalise de bonnes performances au niveau continental et dans le monde arabe, comme l'illustrent si bien les six billets décrochés lors du tournoi africain qualificatif pour les JO qui s'était déroulés à Casablanca (Maroc, du 28 avril au 5 mai) comme parfaite illustration. Un bilan donc des plus satisfaisants. Preuve à l'appui, les boxeurs algériens ont livré 25 combats avec un taux de réussite de 76 % (19 victoires et 6 défaites) et se sont classés deuxièmes du tournoi avec 2 médailles en or, 1 en argent et 3 en bronze derrière le Maroc (5 médailles d'or et 2 en argent) et devant la Tunisie, troisième avec 4 médailles (2 en or, 1 en argent et 1 en bronze). Sur le plan international, seuls Mohamed Amine Ouadahi (56kg) et Abdelhafid Benchebla (81kg) ont pu auparavant briller et valider leurs tickets plus tôt et ce, après avoir décroché les quarts de finale des mondiaux de Bakou (Azerbaïdjan) et grâce au titre de Champion du monde WSB (World Series Boxing) dans l'ordre. Ce qui fait de ces deux pugilistes, aux arguments convaincants, de sérieuses chances de médailles pour le noble art algérien qui n'a pas remporté la moindre médaille depuis les jeux de Sidney 2000 et cette médaille de bronze qui avait orné le cou de Mohamed Allalou.
La qualif' c'est bien, confirmer c'est mieux
Si nos boxeurs seront très suivis durant cette grande manifestation sportive, il y aura aussi les volleyeuses qui seront présentes pour la seconde fois d'affilée après avoir participé aux Jeux de Pékin en 2008. Un exploit pour les seules représentantes des sports collectifs algériens à Londres. Emmenées par l'entraîneur polonais George Strumilo, les coéquipières de Faïza Tsabet ont fait la majorité de leur préparation sur la terre polonaise et ce, à partir du mois d'avril (12 au 27) avant de prendre part au match barrage contre l'équipe chinoise de Taipei qui devait leur permettre d'être parmi les 16 nations qui ont animé le Grand prix mondial du volley-ball qui s'est déroulé du 27 juin au 1er juillet à Ningbo (Chine). Amel Charrouf et consorts ont échoué dans le test quand bien même elles s'étaient imposées lors du match retour 3 sets à 0. Le même score qu'elles avaient subi en Chine mais insuffisant malheureusement à cause d'une différence de points défavorable sur l'ensemble des deux rencontres (75-65), nos volleyeuses devant naturellement renoncer à ce joli «challenge» qui aurait été une occasion en or pour parfaire leur préparation pour ce rendez-vous planétaire. C'est à Staoueli qu'elles ont pris part à un stage qui a pris fin le 25 juin et c'est vers la France que les capées de G. Stromilo se sont envolées le 3 juillet, à Caen plus précisément pour la dernière mise au vert avant le grand départ pour les joutes. Pour l'occasion, elles participeront à un tournoi international amical où figureront de grosses pointures du volley-ball mondial à l'instar du Brésil, des USA et de la France. Avant cela, un stage prévu en Ecosse avait été annulé faute d'obtention de visa. Après le retour de France le 16 juillet, c'est à Alger que le sélectionneur polonais apportera les dernières retouches à son équipe avant de prendre l'avion pour Londres.
A quand une politique sportive commune '
Si nos deux disciplines en vogue ont bénéficié d'un programme minutieusement tracé et qui a été plus ou moins respecté, les autres athlètes qualifiés se préparent à part, les coachs personnels se chargeant de la préparation de leurs protégés. Une navigation à vue en l'absence d'une politique sportive commune. Si l'objectif des athlètes est le même, c'est-à-dire honorer l'Algérie, la préparation ne se fait pas comme partout dans le monde, où les délégations se préparent dans les centres de préparation du pays avec une ambiance bons enfant et des athlètes qui se montrent solidaires entre eux bien avant de faire le voyage. En Algérie la préparation ne commence, comme de tradition, qu'à l'approche des grandes échéances avec l'habituelle et interminable course contre la montre que la plupart perdent fatalement. En plus des différentes crises qui secouent l'environnement sportif comme l'illustre cette crise persistante entre le comité exécutif du Comité Olympique Algérien (COA) et son président, Rachid Hanifi. Au moment où la délégation algérienne s'apprête à rallier le pays de Sa Majesté, la stabilité n'est toujours pas revenue au sein du COA. Un vent de crise auquel il faut ajouter cette mauvaise nouvelle avec la disqualification de Zahra Bouras (800 m) et Larbi Bouraâda (décathlon) contrôlés positifs à la Stanozolol. Une sanction qui a bouleversé les autres athlètes, ponctuée par une faible moisson lors du championnat d'Afrique d'athlétisme : 2 médailles d'or, 4 en argent et une en bronze, décevant à l'approche des JO. Alors que l'Algérie vient de fêter le jubilé de l'indépendance, le patrimoine sportif ne cesse de s'effriter et les Morsli, Boulmarka ou feu Soltani, qui n'est plus de ce monde, n'ont toujours pas trouvé les porteurs d'un flambeau à la flamme qui s'éteint petit à petit au moment où d'autres pays (nouveaux sur la scène sportive internationale) avancent à pas de géants.
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Posté Le : 07/07/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : M T
Source : www.latribune-online.com