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Cours particuliers



Cours particuliers
«Il n'est pas facile d'éradiquer le phénomène des cours particuliers dans l'immédiat», a déclaré ce jeudi le ministre de l'Education nationale, Abdellatif Baba Ahmed, en réponse à une question orale d'un député du Front du changement lors d'une séance plénière de l'Assemblée populaire nationale (APN).En effet, abordant cette épineuse question des cours particuliers, une grave «entorse» à la déontologie de l'école mais aussi à l'origine de grands soucis pour de nombreux parents d'élèves, le premier responsable de l'Education nationale dont les propos sont rapportés par l'APS, a reconnu qu'il était «quasi-impossible d'éradiquer dans l'immédiat le phénomène des cours particuliers» soutenant que la réalisation d'un tel objectif nécessitait des «solutions progressives». M. Baba Ahmed a également précisé que les cours particuliers «se sont en quelque sorte enracinés dans la société algérienne et il n'est pas facile d'éradiquer le phénomène dans l'immédiat». Ce problème, a-t-il souligné, exige «des solutions progressives et la conjugaison des efforts de toute la communauté éducative dans un souci d'assurer à tous les élèves les mêmes chances de succès et préserver le principe de gratuité de l'enseignement». Le ministère de l'Education, a-t-il ajouté, privilégie la «voie du dialogue» dans le traitement de ce phénomène appelant à la «préservation des établissements scolaires, la déontologie de la profession et la défense des droits des élèves». Il a mis l'accent sur «les conditions inadéquates» dans lesquelles ces cours sont dispensés, «dans des hangars et autres abris sommaires où les critères de sécurité font défaut». Pour faire face à ce phénomène, le ministère de l'Education a élaboré un décret portant une série de mesures visant à atténuer la prolifération des cours particuliers et à «encourager les élèves à consentir davantage d'efforts». Face à la chute du niveau de l'enseignement en Algérie au début des années 90, un phénomène nouveau est apparu: les cours particuliers. Réservé au début aux enfants des milieux aisés, le phénomène a pris de l'ampleur pour s'étendre à toutes les classes de la société.Avec le changement intervenu à la tête du ministère de l'Education nationale, un début de solution semblait se dégager avec le remplacement des cours particuliers par des cours de soutien. «Que l'élève fasse la demande à son enseignant est compréhensible mais que l'enseignant force ses élèves à se payer des cours particuliers chez lui, c'est inadmissible et contraire à l'éthique», avait indiqué lors de la dernière rentrée scolaire Abdelatif Baba Ahmed. Ce dernier avait également révélé qu'un projet d'arrêté ministériel était en cours de finalisation pour mettre fin à cette pratique qui a des conséquences négatives sur le cursus de l'élève. «L'élève devient passif et non actif car ne fournissant aucun effort ; les cours particuliers ne sont qu'un bourrage. L'enseignant va jusqu'à gonfler les notes des élèves concernés pour faire croire aux parents que leur enfant a fait des progrès grâce à ces cours», avait même reconnu le ministre. Ce qu'avait regretté aussi Baba Ahmed, c'est que ces cours «ne sont pas gratuits, ce qui porte atteinte à la démocratisation de l'école publique», avait-il souligné. Pour rappel, l'arrêté ministériel pris par le MEN porte sur les répercussions négatives des cours particuliers. Il prend en charge trois aspects, à savoir des mesures de dissuasion qui permettraient aux directeurs d'interdire à leurs enseignants de donner des cours particuliers, la sensibilisation des enseignants et l'éthique professionnelle». Pour le premier responsable du secteur, la dispense des cours particuliers est «une pratique commerciale illégale car tout commerce nécessiterait un registre du commerce». La solution pourrait venir avec des élèves qui peuvent, à leur demande, bénéficier des cours de soutien assurés gratuitement par les établissements en dehors des cours (samedi, mardi après-midi et à partir de 17h les autres jours), une solution qui n'a jamais suscité l'engouement ni des enseignants ni des élèves.VIOLENCE EN MILIEU SCOLAIRE : DES CAS «INFIMES»Répondant à une autre question orale d'une députée FLN relative à la violence en milieu scolaire, le ministre a précisé que «les cas de violence en milieu scolaire dont des rapports nous parviennent sont infimes» soulignant que les services concernés «les traitent en temps réel selon les mécanismes éducatifs et juridiques en vigueur».L'intervention dans ce genre de cas «ne relève pas des prérogatives du ministère de l'Education mais concerne les services de sécurité», a relevé le ministre selon lequel des «instructions ont été données aux directeurs de l'Education pour prémunir les élèves contre toute agression en intensifiant les efforts pour sécuriser l'entrée des établissements scolaires et y empêcher la pratique de commerce en coordination avec les services de sécurité et des autorités locales».«Les rapports qui parviennent au secteur ne traduisent pas l'ampleur de la situation telle que décrite par certaines sources», a encore souligné le ministre. Ce même responsable a, par ailleurs, rappelé les démarches visant à réduire ce phénomène à travers l'installation en décembre dernier d'un groupe de travail central chargé de «la mise en place de mécanismes et d'un plan d'action pour examiner cette problématique et proposer des solutions».




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