Courage de femmes

L'Algérie peut être fière de sa gent féminine en raison des rôles majeurs qu'elle a joué durant sa longue et tonitruante histoire.Carrefour incontournable des civilisations et des diversités culturelles, notre pays a dû affronter bien des hordes ennemies depuis l'antiquité ; certains stigmates et ruines témoignent du passage et du brassage humain d'où les inévitables diversités encore présentes dans notre descriptif génétique et notre personnalité didactique. La femme algérienne, si elle n'épaulait pas l'homme, avait participé en première ligne à ses combats. Qui ne se souvient pas de La Kahina, reine emblématique des Aurès, livrant durant plus de dix ans des batailles contre l'invasion arabe au septième siècle après J.-C. finissant décapitée à Tabarka en Tunisie après qu'elle fut vaincue par les armées de la coalition musulmane ' Qui ne souvient pas de Lala Fatma N'Soumer, cette héroïne qui accepta de se joindre aux résistants de la grande Kabylie pour faire la guerre aux troupes du maréchal Randon. Arrêtée et incarcérée à Béni Slimane où elle mourut en 1863 âgée d'à peine 33 ans. La guerre de Libération nationale a connu ses moudjahidate, ses fidayate ainsi que d'innombrables femmes luttant contre les forces d'occupation française. Le creuset algérien est extrêmement riche en exploits remarquables faits par des femmes et il ne serait pas vain, ni superflu de rappeler que les manifestations de 1960 et de 1961 avaient enregistré une participation féminine d'une incroyable importance. Et même cloîtrées à la maison, les épouses algériennes sont sorties dans la rue avec leurs voiles d'un blanc immaculé pour manifester leur ras-le-bol de la colonisation. Ce sont les femmes également qui ont poussé l'armée, les organisations de masse, telle que l'UGTA, et les démocrates à empêcher le FIS de s'emparer du pouvoir après d'imposantes manifestations en dépit des pressions et des intimidations. L'Algérie peut être fière de ses femmes puisqu'elles participent de manière active à la construction du pays ; on les trouve présentes dans pratiquement tous les corps de métier. Elles sont chefs d'entreprise, chefs de partis politiques, pilotes de guerre, chauffeurs de bus et de poids lourds, conductrices de métro, ministres, sénatrices, professeurs, magistrates, artiste peintre ou romancière, à l'image d'Assia Djebbar, membre de l'Académie française, et nominée régulièrement pour décrocher le prix Nobel de littérature. L'émancipation de la femme algérienne se fait doucement, mais sûrement. Et si elles conduisent de plus en plus les voitures, même si leur tête est enroulée dans un foulard, elles ont le mérite de ne rien précipiter, car elles sont convaincues qu'à force de patience, n'en déplaisent aux hommes, elles finiront bien par remporter la lutte demain. Le 8 Mars est un anniversaire symbole. Le 8 Mars est aussi l'expression des femmes qui luttent depuis un siècle partout pour réclamer l'égalité des droits, le droit au vote puisque le droit au combat, elle l'a dans le sang.