Algérie

Cour d'appel de Tunis : Condamnation confirmée pour Taoufik Ben Brik



Cour d'appel de Tunis : Condamnation confirmée pour Taoufik Ben Brik
La justice de Ben Ali ne fait pas de cadeau aux opposants. Ainsi, comme il fallait s'y attendre, la cour d'appel de Tunis a prononcé la condamnation du journaliste et opposant tunisien, Taoufik Ben Brik, à six mois de prison ferme, confirmant ainsi le jugement de première instance du 28 novembre 2009. Ben Brik restera donc en prison malgré la démonstration des avocats prouvant que « le dossier a été fabriqué de toutes pièces par le régime tunisien ». Azza Zarrad, épouse du journaliste, a déclaré à Reporters sans frontières (RSF), juste après la sentence : « Nous sommes face à un terrorisme d'Etat. Le comble est que cet Etat est soutenu par des parlementaires européens qui vantent la réussite économique de la Tunisie et le fait que ce pays est un rempart contre le terrorisme. Je vais porter plainte auprès des Nations unies. » Ceci et d'ajouter : « La Tunisie bénéficie de la complaisance de certains dirigeants européens car elle leur offre des résidences secondaires au soleil. »L'ONG de défense de la liberté de la presse, RSF, à travers son secrétaire général, Jean-François Julliard, s'est dit « déçue » par la décision de maintenir Ben Brik en détention. « Nous sommes déçus par cette décision. On espérait que les juges fassent preuve de plus d'indépendance et de discernement. Le dossier de l'accusation est vide. Rien ne justifie que Taoufik Ben Brik demeure en prison. Reste maintenant à s'assurer que les conditions de détention de Taoufik soient les meilleures possibles », a-t-il estimé. Pour l'avocat du journaliste, le français William Bourdon, « la confirmation de la peine prononcée en première instance ne fait que confirmer l'absence totale d'indépendance de la justice tunisienne ».Ben Brik est incarcéré depuis le 29 octobre 2009 et jugé coupable en première instance, le 28 novembre, pour « violence, outrage public aux bonnes m'urs et dégradation volontaire de biens d'autrui » sur la base d'une plainte déposée par Rym Nasraoui, une femme d'affaires de 28 ans qui l'accuse d'avoir embouti sa voiture, de l'avoir battue et insultée devant témoins. Après sa comparution, le journaliste avait été renvoyé dans la prison de Siliana, à130 km de Tunis, alors que ses avocats demandaient l'acquittement en plaidant « une affaire montée de toutes pièces ». Le procureur de la République avait en revanche demandé une aggravation de la peine en affirmant que le journaliste avait été jugé pour l'ensemble des délits retenus contre lui. Il faut rappeler que Ben Brik n'est pas le seul reporter à subir les foudres de Ben Ali.Deux autres journalistes croupissent dans les prisons tunisiennes. Il s'agit de Zouhaïer Makhlouf, condamné le 1er décembre 2009 à trois mois de prison pour « nuisance à travers le réseau de télécommunications » et Fahem Boukadous, qui travaille pour la chaîne satellitaire El Hiwar Ettounsi, condamné le 13 janvier à quatre ans de prison ferme par le tribunal de Gafsa. La Fédération internationale des ligues des droits de l'homme (FIDH) et l'Organisation mondiale contre la torture (OMCT) ont exprimé hier leur « consternation » après la confirmation en appel de la condamnation du journaliste opposant tunisien Taoufik Ben Brik.


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