Coupures et délestages de courant se multiplient

Faut-il réglementer les climatiseurs à Alger? Un nombre record d’Algériens ont installé des climatiseurs cet été, ce qui semble être derrière les fréquentes coupures de courant. La société nationale d’électricité Sonelgaz a d’ailleurs, de ce fait, recours aux coupures de courant en attendant une hausse de la production d’électricité. Après deux étés particulièrement chauds, la climatisation est devenue une nécessité en Algérie. Cette tendance s’est accélérée à la suite d’une baisse notoire des coûts de ce type d’installations, qui étaient autrefois hors de portée de la plupart des bourses. La contrefaçon est l’une des principales raisons de cette forte baisse des prix. Des magasins non officiels proposent des marques contrefaites, originaires pour la plupart de Chine, à des prix très bas. Pourtant, cette contrefaçon «peut occasionner des problèmes de santé pour les utilisateurs, les produits ne répondant pas aux normes et n’étant couverts par aucune garantie». «De plus, il s’agit de produits qui entraînent une consommation d’énergie excessive et peuvent présenter des dommages pour l’environnement», rappelle un détaillant sis à Ben Aknoun à Alger. Cette plus grande consommation de systèmes de climatisation a eu quelques conséquences inattendues sur le réseau de distribution électrique. «L’utilisation intensive de climatiseurs a eu un impact majeur sur le fonctionnement des systèmes de production et de transmission d’électricité», devait indiquer à ce propos le directeur général de la Sonelgaz, Nourredine Bouterfa, lors d’une conférence de presse organisée le 1er août dernier. Le problème a culminé en juillet, lorsque l’Algérie a connu une vague de chaleur sans précédent. M. Bouterfa a précisé que 200.000 nouveaux climatiseurs avaient été installés cette année. Des records de consommation électrique ont été atteints, ce qui a entraîné des perturbations dans le réseau, affectant près de 30.000 abonnés. Ces personnes ont connu des coupures de courant dont la société de distribution était à l’origine et les coupures ont principalement concerné Alger, qui consomme la plus grande partie de l’électricité produite dans le pays. Les pointes de consommation ont même atteint 5.065 mégawatts, contre 4.621 pour la même période de 2005. Selon la Sonelgaz, cet accroissement a provoqué une pénurie d’environ 18 mégawatts le 31 juillet. Elle a également précisé que l’installation d’un climatiseur lui coûte 30.000 dinars en coûts de production d’électricité, de transmission et de distribution. Le manque d’étiquetage des produits, résultat de la contrefaçon, signifie qu’aucune information n’est disponible quant au niveau réel de consommation des climatiseurs proposés sur le marché. Toutefois, une nouvelle loi pourrait bientôt exiger un étiquetage précis sur tous les articles électroménagers. Réda Amarni