Photo: Horizons. Et si la DDA «tolère» la fraude chez certains foyers du fait de la cherté de la vie, elle condamne par contre les commerçants qui manipulent leurs compteurs pour faire baisser leurs factures d'électricité. Alors que la saison de l'hiver pointe du nez, les coupures d'électricité se déclarent un peu partout dans la capitale. Et si pour les foyers les pannes d'électricité sont devenues habituelles durant l'été et l'hiver en raison de pics de consommation, pour les responsables de la Sonelgaz, au-delà de la vétusté du réseau, le grand problème des coupures d'électricité réside dans la fraude, les branchements illicites et surtout les dégâts portés aux ouvrages lors des travaux sur la voirie. Conséquence : en une journée le centre d'appel d'intervention de la direction de distribution d'Alger (DDA) reçoit plus de 40 appels signalant des interruptions dans l'alimentation électrique. «Les branchements illicites et les fraudes font beaucoup de torts aux réseaux de service. Malgré les campagnes de sensibilisation ils se propagent davantage ces derniers temps mais on ne peut pas placer un gendarme devant chaque abonné», se plaint Sedik Bouchenine, chargé de l'exploitation à la DDA qui condamne «ces comportements malveillants». Et si la DDA «tolère» la fraude chez certains foyers du fait de la cherté de la vie, elle condamne par contre les commerçants qui manipulent leurs compteurs pour faire baisser leurs factures d'électricité. «Cette catégorie de fraudeurs fait un massacre dans la consommation de l'électricité, car une pizzeria consomme l'équivalent d'un immeuble de cinq étages. Non seulement c'est une perte pour l'entreprise mais c'est aussi une perturbation et une fragilisation du réseau de distribution», soutient M. Bouchenine.«LE MARCHÉ ALI- MELLAH INFESTÉ DE FRAUDEURS»L'exemple le plus patent de ce type de fraude c'est le marché Ali-Mellah du 1er-Mai. D'ailleurs il constitue un casse-tête pour la Sonelgaz. Ici l'énergie est consommée frauduleusement par des centaines de commerçants activant au niveau de ce marché. Le responsable de la DDA lance un appel aux autorités locales pour intervenir et éviter ainsi une éventuelle catastrophe provoquée par un court-circuit. «Non seulement le marché ne répond à aucune norme de sécurité mais les compteurs électriques subissent continuellement les branchements illégaux», explique M. Bouchenine. Selon lui, aucune équipe d'exploitation de l'entreprise ne pourra intervenir dans ce lieu car tout le réseau de distribution de l'électricité se trouve sous les commerces. En outre l'espace qui menait au poste d'alimentation est occupé par des magasins. «Une intervention ne peut s'y faire qu'avec une grue», signale M. Bouchenoune. Pour M. Kadouri, directeur de la distribution à la DDA, le problème des coupures et de la fraude ne sera réglé qu'avec le système de câblage souterrain. «Ce système demandera du temps et de l'argent, mais du point de vue de rentabilité et de la sécurité il s'avérera efficace». Selon ce responsable, un budget de 334 millions de DA a été consacré à cet effet pour l'année 2010. Il s'agit de remplacer le réseau vétuste, de créer de nouveaux postes, de réhabiliter les réseaux basse tension et de remplacer les câbles souterrains. La première opération d'enfouissement du réseau de distribution est en train de se faire au niveau de la rue Ben M'hidi (Alger-Centre).DIFFICULTÉS D'ACCÈS AUX POINTS D'URGENCELes difficultés d'accès aux points d'urgence pour intervenir rapidement constituent un autre casse-tête pour les équipes d'intervention de la Sonelgaz. La circulation routière que connaît la capitale durant la journée s'avère leur principal handicap. «On est souvent pris dans des embouteillages. Les gens qui nous signalent parfois des incidents graves croient qu'on fait preuve de mauvaise volonté», explique M. Bouchenine qui revendique la réappropriation du droit d'accès rapidement aux points d'urgence. «Il faudra que les services de sécurité nous facilitent le travail pour intervenir rapidement au même titre que les éléments de la protection civile. Parfois notre présence sur les lieux d'urgence est plus recommandée que des sapeurs pompiers, car nous devons intervenir pour couper l'électricité parce que un câble s'est détaché et traîne sur le sol ou une colline montante a pris feu dans un immeuble», souligne le responsable du service d'exploitation qui confirme que, souvent, pour aller intervenir de Belouizdad à un quartier à Hydra, qui relève de leur champ d'action, l'équipe d'intervention passe presque deux heures pour arriver.
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Posté par : sofiane
Ecrit par : Mokhtar Kedada.
Source : www.horizons.com