Algérie

Coupures d'eau, pénurie de lait, cherté des produits alimentaires : Un Ramadhan éprouvant pour les familles algéroises


Le mois sacré de Ramadhan s'annonce, cette année, très éprouvant pour une grande partie des familles algéroises. Ajouté à la cherté des produits alimentaires, les ménages subissent des pénuries et des anomalies devenues chroniques. «Après une chaîne interminable, pour acheter des sachets de lait, j'arrive à la maison et je trouve l'eau du robinet interrompue ou presque....», raconte un résidant de la commune d'Alger-Centre.De nombreux quartiers du c?ur de la capitale connaissent un débit d'eau très faible depuis le début du Ramadhan, ce qui pénalise les habitants. «Avant, ils coupaient l'eau sans avertir, là, ils font semblant de maintenir l'alimentation mais au compte-gouttes», s'indigne notre interlocuteur.
Les déboires des familles ont empiré avec ce mois de jeûne. «Depuis plusieurs mois, on fait la chaîne et on achète du lait. Maintenant, si tu n'es pas parmi les premiers dans la file d'attente, tu n'en n'auras pas», nous dira un habitant du quartier de Ruisseau.
Selon lui, il faut être devant le point de vente juste après S'hour, sinon le quota de lait en sachet destiné à cette agglomération est vite épuisé. «La faute n'est pas aux citoyens. Les responsables savaient que la consommation augmente durant le Ramadhan, ils sont censés prévoir et agir en conséquence», dénonce un père de famille excédé. «Je ne peux pas me permettre d'acheter un litre de lait à 100 DA, les autorités sont dans l'obligation de répondre à la demande pour éviter le copinage et la spéculation pour un sachet de lait, pourtant subventionné», ajoute notre interlocuteur.
Les Algérois, connus pour leur table de l'iftar riche et garnie, ont, pour une grande partie d'entre eux, décidé de serrer la ceinture cette année. «Même le bourek n'est plus à la portée de tous, à cause de la crise de l'huile de table qui s'éternise et le prix inaccessible de la viande, même congelée», fait remarquer une mère de famille, employée d'une entreprise privée. «Avec nos deux salaires, mon époux et moi arrivons à peine à joindre les deux bouts», témoigne-t-elle. Conséquence, cette année, même les vendeurs de dioul se plaignent du manque de demande pour leur marchandise.
En fait, les ménages à faible et moyen revenus sont nombreux à se contenter du minimum et à réduire au maximum les dépenses liées au Ramadhan. «Je connais beaucoup de familles qui ne préparent que la chorba, sans le deuxième plat», nous dira une autre mère de famille, précisant que, désormais, même les foyers à budget «moyen» sont en crise.
Certes, la plupart des citoyens, par dignité et timidité, n'osent pas se plaindre et se contentent du peu dont ils disposent, mais tout indique que subvenir aux besoins des ménages pour les simples travailleurs est quasiment impossible. D'ailleurs, du côté des marchés, les gens achètent moins et en petites quantités.
Des commerçants interrogés étaient unanimes à admettre que la demande est en baisse comparativement au Ramadhan des années précédentes.
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