Coupe-gorge

Les jours se suivent et se ressemblent et la situation se dégrade de plus en plus. L'environnement est tellement devenu exécrable que jouer au football serait tout simplement risquer sa vie.Nos stades sont désormais des coupe-gorge, des endroits où l'on court le risque de laisser des plumes, ou tout simplement sa vie. A Béjaïa, le drame a été évité de justesse, les joueurs et staff technique de la JSMB ont miraculeusement échappé au lynchage. Ils n'ont dû leur salut qu'à la poudre d'escampette qu'ils ont prise. Cette fois-ci, les supporters ont envahi le terrain, arrêté la séance d'entraînement et s'en sont violemment pris à tout ce qui bouge sur le carré vert. Ils ont vu rouge et décidé de régler les comptes des joueurs, bien que ceux-ci aient déjà reçu une claque à domicile lors du dernier match du championnat. Non contents de foutre la pagaille en dehors des stades, ces supporters font désormais irruption sur les terrains et contraignent les joueurs à déguerpir ou à payer le prix fort. Heddane, l'entraîneur, et plusieurs joueurs, non contents d'être pris pour cible, ont tout simplement décidé de quitter le club. De partir sous des cieux plus cléments bien que ceux-ci n'existent plus en Algérie. Les supporters de la JSMB ne sont pas les premiers à se comporter de la sorte ni les derniers d'ailleurs. Partout, sur tous les terrains de football, toutes les divisions confondues, les supporters font régner la terreur, sèment la peur et agissent de manière à terrifier les joueurs, désormais en ligne de mire à chaque faux-pas. Pourtant, en sport, il y a toujours un vainqueur et un vaincu. Un axiome incontournable et aussi vrai qu'un et un font deux. Mais en Algérie, on ne veut rien savoir, ni comprendre que la défaite fait partie du jeu et qu'aucune, la meilleur équipe du monde soit-elle, ne peut en aucun cas gagner tous les matchs. Mais allez-y le faire comprendre à ces supporters...