Coupe de la CAF: La JSK quitte la scène avec les honneurs

Il y a belle lurette que la JSK n'avait développé un tel jeu. Et pourtant, elle s'est inclinée et voit son rêve d'être en finale d'envoler. Cette Coupe de la confédération sera assurément une chasse gardée pour les clubs tunisiens, puisque le second finaliste sera également tunisien, entre le club sfaxien et ce Club Africain dont le match a eu lieu hier.

Ceci dit, les appréhensions du président Mohand Hannachi se sont avérées fondées. Déjà, lors des précédentes journées, l'arbitrage a fait des siennes, revenant plusieurs décennies en arrière, où les «prestations folkloriques» étaient légion. Le boss de la JSK n'a cessé de dénoncer cet arbitrage qui fausse tous les résultats et, par conséquent, la hiérarchie même des clubs participant aux coupes d'Afrique. Quelques jours avant la rencontre ESS-JSK, des rumeurs persistantes avaient circulé, ce qui a poussé Hannachi à faire état de ses craintes. Il s'avère que l'arbitrage du Libyen Jamel Mbaya a été, tout simplement, scandaleux tout au long de ce débat, distribuant généreusement des cartons jaunes aux Canaris, avant de brandir le rouge au nez de Maroci.

En dépit de ce handicap numérique, la JSK a dominé les débats, donnant des sueurs froides aux Sahéliens et à leur public, silencieux et admiratif face à l'habileté manoeuvrière des représentants algériens. En dépit du but encaissé très tôt, les poulains d'Ifticène, au jeu collectif beaucoup plus élaboré, ont mené la vie dure à leurs adversaires, qui ne s'attendaient certainement pas à une telle résistance de la part d'un rival réduit à 10 suite à la sortie de Maroci, dont tout un chacun connaît l'apport sur l'échiquier de la JSK. Les camarades du capitaine Abdeslam auraient pu faire sauter le verrou de l'ESS sans l'excès de précipitation à l'approche des bois du gardien tunisien Balbouli. Et c'est cette tare que le coach Ifticène a signalée après le match, lors des déclarations à la presse.

Mais, il a, bien sûr, précisé « qu'avec cet arbitrage malhonnête et scandaleux, il était impossible de se qualifier ». De son côté, le président Hannachi, tout en étant sur la même longueur d'onde que son entraîneur à propos de l'arbitrage, s'est dit « ravi de la prestation de son équipe, qui a un bel avenir devant elle ». Pour sa part, le capitaine Abdeslam, très déçu, a déclaré « que le résultat ne reflète nullement la physionomie de la partie. Nous avons fourni une grande prestation, ce qui prouve que la JSK n'est pas arrivée à ce stade de la compétition par hasard ».

Du côté tunisien, l'entraîneur français Decastel, très admiratif, a avoué « que la JSK a été notre plus dangereux adversaire », ce qui est assurément un bel hommage. Plus diplomate, le président de l'ES Sahel a mis l'accent « sur le très bon niveau du débat ». Ceci dit, il faudra bien que la CAF réagisse immédiatement afin de régler ce grave problème de l'arbitrage, car de nombreuses réclamations sont arrivées au niveau de son secrétariat. L'arbitrage africain, un moment performant et digne de considération, s'est réellement discrédité ces dernières années. Il est donc du devoir de la CAF de tout revoir car, à ce rythme, les forfaits ne vont pas tarder à tomber sur le bureau de la confédération. Ce serait un très grave précédent dont le football continental n'a nullement besoin.