Les Algériens, sportifs ou non, sont ravis d'être représentés par l'équipe A, championne d'Afrique invaincue depuis trois années, série toujours en cours. Depuis quelques jours, ils sont en train de découvrir une autre équipe qui se distingue en ce moment au Qatar, avec la même grinta et le même état d'esprit. Désormais, ils connaissent ceux qui seront appelés à remplacer les poulains de Djamel Belmadi. En effet, c'est une belle découverte de voir les Tougaï, Chetti, Meziani, Merizeg considérés comme les dignes héritiers des «Guerriers du désert». Un terme qui pourrait paraître réducteur pour les profanes, car il laisserait croire que nos pratiquants ont plus de dispositions pour le combat que pour le football. Ce qui est archi-faux, le sport-roi du temps présent étant très exigeant et donc interdit aux médiocres.Encadrés par leurs aînés M'bolhi, Belaïli et Bounedjah, les protégés de Bougherra, lui-même débutant dans sa fonction de sélectionneur, ont étonné tout le monde par leurs capacités techniques physiques et morales. Ils ont écarté facilement le Soudan avant d'éprouver plus de difficultés face au Liban. Leur vrai test, c'était samedi face à l'un des trois favoris. Invaincus avec un parcours sans faute, les «Lions de l'Atlas» avaient les faveurs du pronostic grâce à leur vécu et à leur expérience, deux paramètres absents du côté algérien. Son attaquant de pointe Bounedjah n'étant pas totalement rétabli, le coach a lancé le jeune du PAC, Zerrouki, chargé d'une sacrée mission : perturber la paire centrale marocaine, rampe de lancement dans la remontées du ballon.
Il faut dire que le pressing haut appliqué par les Verts a contraint les Marocains à faire preuve de prudence, surtout que le stratège Belaïli, qui devait évoluer sur le flanc gauche, a étalé sa grande classe dans l'axe et sur le côté droit. Une remarque a été relevée, à savoir que les poulains d'Ammouta ont abattu la carte de l'agressivité avec des fautes à répétition, alors qu'ils n'ont obtenu leur premier coup franc qu'à la 23e minute. D'aucuns vous diront que les Marocains ont opté pour cette stratégie pour déconcentrer les Algériens. Inférieurs dans le jeu aérien (sauf les défenseurs), les poulains de Bougherra ont été plus à l'aise dans les mouvements balle au sol. Si Zerrouki n'a pas répondu à l'attente, c'est parce qu'il était isolé, tout en signalant trois actions collectives des Fennecs qui ont failli aboutir, notamment par Meziani. Puis, Bougherra a sorti Zerrouki pour le remplacer par Draoui, visant sans doute à densifier le milieu de terrain pour bloquer les tentatives adverses.
L'engagement était total des deux côtés, et Belaïli en fut la première victime et bénéficiaire d'un penalty que Brahimi a transformé. Les Fennecs n'ont apprécié cet avantage que pendant un court instant seulement, puisque les Marocains ont remis les pendules à l'heure. Après la sortie de Meziani et la rentrée de Boutemène, on a vu un team algérien plus regroupé dans son camp. Il y a eu des occasions de part et d'autre plus ou moins nettes. On a eu, en revanche, deux prolongations haletantes avec un authentique chef-d'?uvre de Belaïli, auteur d'un but de 40 mètres. En fait, Belaïli est un habitué de ce genre d'exploit et les gardiens exerçant dans le championnat du Qatar en savent quelque chose.
Une stratégie à revoir
Dans notre article de présentation, nous avions insisté sur la nécessité de ne pas commettre de fautes, surtout à proximité de la surface de réparation. C'est ainsi que Bendebka fut l'auteur d'une faute, bien exploitée par Benoun. Puis, ce fut les tirs au but stressants tant pour les joueurs que pour les supporters. Grâce au coup d'?il de M'bolhi et à l'adresse de ses coéquipiers, la qualification était au bout. Ce fut une rencontre haut de gamme entre deux belles équipes qui ont tout donné pour être demi-finalistes. Grâce à leur jeu collectif et leur état d'esprit, les Algériens ont sorti un des grands favoris de cette Coupe arabe des Nations. Certes, on est tenté de dire qu'une belle équipe vient de naître, mais le plus dur, c'est de confirmer par d'autres exploits. Ceci ne nous empêche pas de relever les déchets, en l'occurrence les longues balles récupérées par l'adversaire, les défaillances dans le jeu aérien ainsi dans le marquage sur les balles arrêtées. Aussi, on espère que Bougherra et son staff auront pris bonne note de ces lacunes en prévision de la dure demi-finale de mercredi. A présent, il faut vite récupérer avant de se mesurer au team qatari, bénéficiaire d'une journée de repos supplémentaire conformément aux «traditions» des tournois internationaux. Les Qataris eux aussi favoris ' Les Verts, désormais décomplexés, sont preneurs, car tout peut arriver dans ce tournoi de haut niveau dont on mesure l'impact sur le football arabe, en quête de reconnaissance internationale.
Posté Le : 13/12/2021
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Adjal Lahouari
Source : www.lequotidien-oran.com