Coupe arabe : Aujourd'hui à 16h00 : Algérie-Tunisie: Une finale sous le sceau du suspense

Tous les observateurs sont unanimes. Après un tel parcours, ce serait une anomalie si l'Algérie ne remporte pas ce trophée au bout d'une compétition de haut niveau. En effet, il ne faudrait pas perdre de vue que c'est la seule équipe qui a joué trois gros matches face à l'Egypte, le Maroc et le Qatar, alors qu'elle n'avait pas le même statut de favoris comme ces nations. Explication : ces trois sélections étaient presque au complet alors que celle de Bougherra était composée, dans sa majorité, par des jeunes sans expérience internationale. Dans le sport d'élite, seul le travail paie et, en dépit de la préparation tout à fait sommaire avant ce tournoi, les Verts ont trouvé leurs repères, tant sur l'organisation tactique de base que le jeu collectif, des paramètres décisifs. Cette fois encore, nos représentants auront un rival coriace à écarter de leur route pur brandir le trophée 2021convoité au départ par une multitude de prétendants. Si les Egyptiens, traditionnellement performants, ont éprouvé des difficultés mercredi, c'est parce que les Tunisiens y sont pour quelque chose. Effectivement, et notamment en première mi-temps, les coéquipiers du capitaine Msekni ont affiché leur supériorité dans maints domaines. En premier lieu, le bon quadrillage du terrain. Ensuite, un excellent jeu collectif, avec des combinaisons multiples. Enfin, ils ont montré leur volonté d'aller marquer des buts, contrairement à des Pharaons prudents et calculateurs. Après le faux- pas inattendu face à la Syrie, les Tunisiens sont montés en puissance, au fur et à mesure du déroulement de ce tournoi. Il s'agit d'une formation joueuse qui n'hésite pas à attaquer, surtout sur le flanc droit qui semble être le circuit choisi. En outre, très athlétiques, ils sont à l'aise dans les duels aériens. A notre avis, les Algériens doivent jouer au sol où leur technique, leur jeu collectif et leur vivacité sont les meilleurs atouts. Le latéral gauche Chetti, excellent depuis le coup d'envoi de la compétition, est attiré par les montées dans son couloir. Cet après-midi, il doit éviter ces sorties, car elles risqueraient d'être exploitées par les Tunisiens. De toute évidence, avec d'excellents joueurs au milieu, on s'attend à une bataille royale avec les Hannibal, Sassi, Benhamida côté tunisien, et Brahimi, Bendebka, Draoui côté algérien. Quant aux défenses, elles se livreront une bataille à distance, celle des Fennecs paraissant plus solide. En effet, au cours du premier tour, les Mauritaniens et les Syriens ont trouvé la faille dans la défense tunisienne, pour un seul but encaissé par les Fennecs face à l'Egypte. Un autre constat parait rassurant. En dépit de leur domination, les ‘Aigles de Carthage' n'ont pas inquiété le keeper égyptien, lequel a encaissé un auto-goal d'un coéquipier. En revanche, leur gardien Hassen a été sérieusement mis à contribution par les Pharaons, tout en précisant que les Tunisiens ont sorti un grand match et mérité la victoire. Les experts présents à Doha tiennent à souligner la différence de styles des deux finalistes et que la décision se fera sur un ou quelques détails, ?uvres des individualités marquantes. L'Algérie a la chance d'avoir dans ses rangs un joueur d'exception en la personne de Belaîli. C'est simple, lorsqu'il a le ballon, il se passe toujours quelque chose, des dribles, des petits ponts ou des passes lumineuses.Il reste à ses coéquipiers à exploiter ces « bijoux », car ne doutons pas que les Tunisiens, et à l'instar des Qataris, vont exercer une surveillance spéciale sur le stratège oranais. Pourvu que ce soit dans le strict respect des lois du jeu. Et, encore une fois, dans cette finale à suspense, il faut souhaiter que l'arbitrage soit à la hauteur de l'évènement. Si c'est le cas, ce sera une belle exposition et une belle consécration pour le football maghrébin.