Algérie

Coupable-innocent



Chaouki W. est un inculpé de détention de came qui ne croit que sa famille et Maître Morsli!Cela faisait un bon bout de temps que Maître Amine Morsli l'avocat de Sidi Aïd (Boufarik) n'avait pas plaidé à Alger et devant Brahimi Kherrabi solidement assisté de la rigoureuse Houria Nachef et la belle Nadia Amirouche de la 5e chambre correctionnelle. Or, plaider devant ce sacré magistrat est un réel plaisir tant l'attention soutenue du trio de juges du siège et celle de Nassereddine Rebaï, le procureur général étaient louables à souhait.
Défendant un jeune égaré de 22 ans condamné par le tribunal à une peine d'emprisonnement ferme de deux ans pour détention et usage de stups, l'avocat Maître Morsli Jr avait décidé d'aider la cour dans la recherche de la vérité. Cette position était surtout motivée par l'introduction de questions judicielles; il était question d'absence de détention alors que le détenu avait toujours soutenu que les policiers avaient ramassé le joint fumant à deux mètres de Chaouki W. et à vingt mètres des 8 grammes découverts dans une large fente du mur en pierres taillées datant de plus d'un siècle de présence et d'«attouchements» juste de quoi cacher qui une bague, qui une amulette, qui des pièces de monnaies, voire des...joints.
L'avocat de Boufarik a le don de dépasser son papa Maître Hadj Rachid Morsli lorsqu'il y a lieu d'expliquer des «trucs» ardus que les éléments de la police judiciaire ont pu mettre sur le dos des suspects vite écroués par un procureur en mal de statistiques.
Ainsi, il s'était alors appliqué à mieux démontrer que les 8 grammes de stup représentaient à peu près la consommation d'une vingtaine de jours. C'est pourquoi certains juges du siège estiment que, une quantité donnée trouvée sur un individu ne peut qu'être celle du «nuiff», avec, évidemment, l'autre inculpation: la détention.
Kherrabi le président, qui a beaucoup d'estime pour les plaideurs peu bavards et amateurs du «aller droit au but», connaissait surtout la réputation des Morsli à Hadjout où Maître Rachid avait ouvert son cabinet dans la localité du juge du jour. Le prévenu, lui, était debout mais «out». Il était visiblement présent physiquement mais absent mentalement. Il devait sûrement penser au retour dans les geôles en fin d'après-midi, car le verdict ne peut qu'être annoncé après une semaine et donc sept nuits aux «Quatre Ha», ce qui est, en soi, un calvaire insupportable.
D'ailleurs, une des rares satisfactions aura été une bonne question du président comme à l'accoutumée tolérant et accroc à son dossier: «Au moment où vous aviez été arrêté, la drogue était dans une de vos poches où dans une main'» Et là, mes amis: «Et si je vous répondais que nulle part sur mon corps ou sur moi tout court, il n'y avait rien!», rétorque le détenu déstabilisé mais aux aguets quant aux questions qui ligotent et donc plutôt vigilant. Cette attitude donnera des ailes à Maître Morsli Amine qui prendra carrément un envol vers une seule demande: «La relaxe et si la chambre correctionnelle ne peut y aller, la défense réclame la...relaxe!», conclut l'avocat qui a gardé son très beau sourire, celui qu'il arborait le jour de la prestation de serment au début de sa carrière.
Nadia Amirouche et Houria Nachef les deux charmantes conseillères regardaient avec beaucoup de chaleur filiale, Brahim Kherabi.
Le membre du conseil de l'Ordre de Blida avait, il est vrai, avant de cesser le «harcèlement» des membres de la cour d'Alger, tout entrepris pour mettre sur le dos des enquêteurs un ratage qui ne devrait plus se répéter surtout si la justice allait blanchir le pauvre Chaouki W. qui ne comprenait pas pourquoi les éléments de la police judiciaire évoquaient 8 grammes et pas 80 tant qu'on y est! «C'est ici une manière de penser de ces jeunes poursuivis pour détention ou usage de stupéfiants qui nient l'inculpation.»
Le dernier mot de l'avocat au lieu et place de son jeune client a été: «Rendez ce jeune à sa famille qui croit dur comme fer en l'innocence de son enfant!». Sur ce, Maître Amine Morsli quitte la salle d'audience de la cour du Ruisseau, le parking qui lui fait face et «Emiliano Zapata-Road» pour... Boufarik! Ouf!


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