Coup franc

L'histoire d'amour entre la Fédération algérienne de football (FAF) et Vahid Halilhodzic s'est mal terminée. Les deux parties se déchirent. Le Bosnien a choisi de solder ses comptes via des déclarations et interviews sur des supports étrangers. La FAF tenue par l'obligation de réserve a opté pour le huis clos en espérant que l'ancien coach des Verts arrête de dénigrer à tout-va. Peine perdue. Il ne se passe plus un jour sans que le Bosnien règle ses comptes avec tout ce qui a un lien avec le football algérien.D'abord passive devant les critiques acerbes de son ancien employé vis-à-vis d'hommes et dirigeants qui ont grandement contribué à l'essor du football algérien et de l'équipe nationale, la Fédération s'est départie, ces dernières heures, de l'élégance qu'elle observait à son endroit pour enclencher la riposte. Dans le communiqué du bureau fédéral de la réunion du 19 juillet 2014, elle l'a taclé en n'évoquant pas son nom dans le passage consacré au parcours en Coupe du monde 2014. Elle a «remercié et félicité l'ensemble des joueurs et les différents staffs» sans la moindre référence (directe) à Vahid Halilhodzic.Il est de coutume, en pareille circonstance, de remercier le partant pour le travail accompli. La FAF a zappé le Bosnien. A en croire les gorges profondes, «la réunion du bureau fédéral a été mise à profit pour faire le procès de Vahid». Un membre influent de l'organe d'orientation et de contrôle de la FAF n'a pas été tendre avec celui qui a dirigé l'équipe nationale pendant trois ans. Il a brossé un tableau très sombre du comportement du coach avant et pendant la Coupe du monde 2014. Un autre membre a été chargé de prendre langue avec l'entraîneur de Trabzonsport pour «lui demander d'arrêter de critiquer à tout-va des Algériens qui ont apporté leur contribution au rayonnement de l'équipe nationale».Selon la même source, «le bureau fédéral n'admet plus que Vahid Halilhodzic s'attaque à l'ancien sélectionneur Rabah Saâdane». La réaction a tardé à venir. Il aurait été plus indiqué si ce sursaut avait eu lieu pendant que le Bosnien était en poste. La FAF l'a laissé faire (par calcul), au point qu'il a fini par croire que tout lui était permis. Il ne s'est pas privé et est allé jusqu'à s'approprier la paternité de tout ce que l'équipe nationale a réalisé lors de son passage à la tête des Verts.A la fin, il a fini par exaspérer la Fédération, qu'il a reléguée à un simple faire-valoir dans la «monumentale ?uvre qu'il a accomplie». Faut-il en déduire que le coup de sang de la FAF n'est que la conséquence de ce sentiment d'exclusion qu'elle ressent après chaque déclaration de Vahid Halilhodzic qui l'éloigne de tout apport et contribution dans ce qu'a réalisé l'équipe nationale depuis l'été 2011 à celui de 2014 ' Une chose est sûre : la relation FAF-Halilhodzic s'est achevée en eau de boudin.