Algérie

Coup dur pour le Makhzen



Une rude bataille est désormais engagée au sein du Conseil de sécurité de l'ONU, où les partisans d'un règlement juste du dossier sahraoui appellent à ignorer les dernières décisions de Trump.Abla Chérif - Alger (Le Soir) - À la demande de l'Allemagne, le Conseil de sécurité s'est, comme on le sait, réuni lundi pour se pencher sur les derniers évènements qui secouent les territoires occupés du Sahara Occidental. Ce pays a agi a quelques semaines de sa sortie du Conseil, a frappé fort en réclamant une rencontre sur le sujet, ouvrant ainsi une brèche sérieuse au sein d'une institution qui s'était murée dans un silence coupable après les violations du cessez-le feu par le Maroc à Guerguerat, et la reprise des hostilités. Cette réunion s'est déroulée en présence du sous-secrétaire général pour l'Afrique et Colin Stewart, représentant spécial du SG de l'ONU (pour le Sahara Occidental) et responsable de la Minurso (Mission des Nations-Unies pour le référendum au Sahara Occidental). Ces deux personnalités ont briefé les autres membres du Conseil de sécurité. Aucun communiqué n'a sanctionné cette rencontre du moment qu'elle n'était pas destinée à la prise de décision, mais plutôt à faire le point sur la situation.
Le porte-parole de l'ONU a, cependant, très clairement laissé entrevoir la situation qui règne au sein de cette institution. « Notre position sur le dossier du Sahara Occidental est inchangée, nous continuons à croire qu'une solution peut être trouvée sur la base du dialogue, sur la base des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité », a déclaré, en effet, le porte-parole de l'ONU. Il y a eu également cette déclaration fracassante de l'ambassadeur de l'Afrique du Sud à l'ONU qui s'est exprimé à l'issue de la réunion, en affirmant que les dernières déclarations sur la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental « sont incompatibles avec le droit international, et qu'il fallait rejeter les décisions unilatérales prises dans ce sens. Les décisions contraires aux décisions collectives multilatérales doivent être rejetées, et toute reconnaissance du Sahara Occidental comme faisant partie du Maroc équivaut à reconnaître l'illégalité », ajoute ce dernier.
Le ministère de l'Information sahraoui a réagi très vite en publiant un communiqué destiné à informer l'opinion de la situation qui avait prévalu durant cette réunion d'information. Il fait état de « vives critiques émises à l'encontre des récentes déclarations de Trump par certains membres du Conseil de sécurité (...), qui s'en tient à une solution pacifique et au droit international ».
Les Sahraouis estiment que les résultats de cette rencontre sont un «coup fort porté à Donald Trump ». Le Conseil de sécurité doit donc compter avec ses voix « discordantes » qui l'ont amené à se pencher sur le dossier sahraoui. Traversé par des courants très puissants, français et espagnols notamment, alignés sur les thèses marocaines, il s'était gardé de s'exprimer sur les dernières déclarations du Président américain sortant et la reprise des hostilités au Sahara Occidental. Son silence a été perçu comme étant la preuve de sa complicité flagrante, de sa compromission dans les tentatives de détourner le plan de paix ONU-UA de sa vocation.
Dans un entretien au Soir d'Algérie, le chef de la diplomatie sahraouie, Salem Ould Salek, a indiqué que « le Conseil de sécurité et la Minurso étaient une partie du problème». En tout état de cause, ce qui s'est passé ce lundi au sein du Conseil de sécurité peut être considéré comme étant le coup fatal porté à Donald Trump. Très critiquée par d'importantes personnalités américaines au sein du Sénat, décriée par des personnalités qui ont eu à occuper le poste d'envoyés spéciaux au Sahara Occidental pour l'ONU, la reconnaissance de la souveraineté marocaine sur le Sahara Occidental n'a été appuyée par aucune capitale occidentale.
Les appels au rejet de ses propos dépassent à présent les déclarations individuelles, elles sont évoquées dans des institutions où les Etats-Unis sont présents. Donald Trump a été désavoué.
A. C.


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