Algérie

Coup dur



Les patrons des grands groupes israéliens spécialisés dans l'armement s'alarment : Barack Obama conditionnerait l'augmentation de l'aide militaire américaine à la garantie que ces fonds seront uniquement consacrés à l'acquisition de matériel «made in USA».Une telle disposition porterait un coup très dur, voire fatal, pour un certain nombre d'entreprises israéliennes. Jusqu'à présent, le régime sioniste pouvait consacrer 26 % des subsides annuels américains (3,1 milliards de dollars) à des commandes passées à des entreprises israéliennes. Cette «annulation de subventions» pourrait être imposée pour une période de dix ans. Or, les discussions en cours portent sur la prochaine décennie qui débutera à l'issue de l'expiration, cette année, de l'accord précédent. Le risque est donc proche et majeur, estiment certains observateurs.Si les Américains sont prêts à augmenter cette aide à titre de «compensation» à la suite de l'accord sur le nucléaire iranien, la condition d'exclusivité que le président américain veut imposer a provoqué une véritable levée de boucliers. «Si cette clause est adoptée, elle va se traduire par des dizaines de milliers de licenciements dans nos entreprises», a prévenu l'Association des industriels. Selon la plus importante organisation patronale israélienne, l'annulation des commandes locales porterait atteinte à l'ensemble de l'industrie du pays.«Les exportations israéliennes de défense ont atteint l'an dernier 5,7 milliards de dollars, soit 13 % de la totalité de nos ventes à l'étranger. Si le gouvernement israélien accepte l'offre du président américain au lieu de poursuivre sa croissance, notre industrie et notre technologie vont connaître une période de régression et notre pays risque de perdre son indépendance en matière de sécurité.Au lieu d'utiliser les fonds pour financer le développement de nouvelles armes et stimuler les recours à de nouvelles technologies, Israël se retrouvera dépendant vis-à-vis des pays étrangers, qui pourraient ou non lui fournir les systèmes de défense essentiels», souligne un responsable de l'Association des industriels. Plus discrets, le ministère de la Défense et le bureau du Premier ministre ont adopté pour le moment un profil bas.Un responsable de la Défense a d'ailleurs évoqué un possible moyen de contourner l'obstacle : que des commandes de l'armée israélienne soient passées auprès de filiales d'entreprises israéliennes implantées aux Etats-Unis ! L'an dernier, Benjamin Netanyahu avait évoqué la possibilité de reporter les négociations et d'attendre l'entrée à la Maison-Blanche du successeur de Barack Obama avec lequel les relations sont très tendues.Mais la perspective d'un duel entre Hillary Clinton et Donald Trump, dont l'issue est pour le moins incertaine, l'a amené à changer de tactique de crainte que le prochain locataire de la Maison-Blanche refuse d'augmenter, voire réduise les subsides américains à Israël. Benjamin Neanyahu ne sait pas sur quel pied danser avec Donald Trump, qui a promis d'imposer des coupes claires dans l'aide américaine à l'étranger.En public, Hillary Clinton apparaît pro-israélienne, mais elle a un compte à régler avec Benjamin Netanyahu. Ancienne secrétaire d'Etat lors du premier mandat d'Obama, elle n'a pas oublié comment Netanyahu a tout fait pour saboter ses efforts en vue de relancer le processus de paix avec les Palestiniens, ce qui risque de ne pas l'inciter à lui faire des cadeaux.


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