Coup de théâtre au tribunal de Mascara dans une affaire de stupéfiants

Un inculpé accuse son avocate Mardi dernier, dans la salle d’audience du tribunal de Mascara étaient jugés trois individus, dont un par contumace, impliqués dans une affaire de trafic de 700 grammes de kif dont 200 g ont été découverts dans une voiture et 500 dans une meule de foin.L’un des accusés, soupçonné d’avoir été l’intermédiaire entre le revendeur et l’acheteur, était défendu par trois avocats. Se voyant, cependant, acculé de questions qui l’enfonçaient, chaque fois, un peu plus, il se retournera contre son avocate en annonçant au tribunal qu’elle lui aurait proposé de se déclarer coupable dans cette affaire et qu’elle le ferait sortir de prison. Cette déclaration fracassante plongera l’assistance, qui ne s’attendait pas à un tel coup de théâtre, dans un silence à couper au couteau. Il sera néanmoins, très rapidement, suivi d’un mouvement de contestation du collectif des avocats présents et qui manifesteront leur solidarité envers leur consœur qui semblait pétrifiée par de tels propos. Mais bien vite, celle-ci retrouvera ses esprits, annonçant au président que ces propos étaient un pur mensonge et que son client l’avait sollicitée, dans un tout autre cas, et ce, afin de lui obtenir une procuration d’un bien non lié à cette affaire. A la barre, le revendeur, son complice, est venu à la rescousse de l’avocate, corroborant sa réponse et affirmant même qu’il avait entendu le mis en cause dire, à l’intérieur de sa cellule, qu’il allait monter un coup contre elle. Ce dérapage a de suite été consigné par le président et même le procureur a demandé à ce que cet acte le soit. Devant ce fait rarissime, les deux autres avocats de l’accusé se destitueront, laissant leur client sans défense. Le président fera alors remarquer à «l’accusé- accusateur» qu’il était sans défenseur, avant de décider l’ajournement du procès à la semaine prochaine. Aïd K.