Le manque d'hygiène, notamment le non-lavage des mains, est à l'origine des microbes pullulant dans les hôpitaux, conjugué a l'absence de vigilance, surtout au niveau des urgences chirurgicales.
Enjeu majeur de santé publique, la prévention du risque infectieux associé aux soins reste très aléatoire au niveau des quelques 260 centres hospitaliers et autres structures de santé du pays où le taux d'incidence avoisine les 13%, si l'on en croit une enquête nationale réalisée sur les maladies nosocomiales. Mais en revanche, aucun chiffre, ni statistique, n'apparaissent concernant leur incidence en terme de décès relevant de ces infections. Le taux de prévalence est passé au niveau des différents services du CHU de Constantine de 33% en 2003 à 12% en 2008, selon des chiffres fournis par le Pr. Djamel Zoughaïleche, chef du service d'épidémiologie et de médecine préventive au niveau de cette même structure hospitalière où le taux d'incidence relevé sur les sites opératoires est de 9,7%. Profanes et médecins, présents lors des 2ème journées maghrébines d'hygiène hospitalière, organisées le 31 octobre et le 1er novembre 2009 à l'auditorium Mohamed-Seddik Benyahia de l'université Mentouri, ont pu prendre toute la mesure de ce phénomène.A la faveur de ce coup de projecteur, un panel composé d'experts de la société française d'hygiène hospitalière et de médecins spécialistes nationaux, tunisiens, marocains et sénégalais a stigmatisé une situation jugée très préoccupante malgré les avancées importantes de la médecine. Articulées autour du thème combien sensible de « la surveillance des infections associées aux soins », ces journées ont ainsi apporté les éclairages nécessaires sur ce phénomène récurrent qui n'épargne aucun système de santé et affecte des centaines de millions d'individus dans le monde, selon le Pr. Zoughaïleche. Nonobstant les discours pointus adressés aux spécialistes de la chose médicale, le mentor de ce rendez-vous dressera, au même titre que d'autres intervenants, un état des lieux critique où seront mises en exergue les lacunes à l'origine de ces infections.Sur ce chapitre, on retiendra l'absence du lavage systématique des mains, l'hygiène souvent déplorable constatée dans certains services, la surcharge des structures hospitalières, des équipements insuffisants, l'absence de qualification des personnels et un manque de vigilance constaté dans les blocs, notamment au niveau des urgences chirurgicales où il n'est pas rare de voir des membres du personnel pénétrer à l'intérieur d'un bloc opératoire en tenue civile. En outre, s'appuyant sur une statistique soulignant que 50 à 60% des infections sont imputables au lavage des mains avec un pain de savon, le corps médical estime que cette manière de procéder doit être bannie des structures de santé publique au profit des savons liquides antibactériens jugés beaucoup plus fiables. « Il est également impératif de mettre un terme à cette pratique scandaleuse consistant à confier à des femmes de ménage le soin de procéder à la stérilisation des instruments de soins », soulignent nos interlocuteurs.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 01/11/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Ahmed Boussaid
Source : www.elwatan.com