Algérie

Coup de filet dans les milieux islamistes en France Après que l'affaire Merah ait réveillé les démons



Coup de filet dans les milieux islamistes en France                                    Après que l'affaire Merah ait réveillé les démons
De notre correspondant à Paris
Merzak Meneceur

Dès le lendemain de l'épilogue de l'affaire Mohamed Merah avec, finalement, son enterrement jeudi soir dans un carré musulman d'un cimetière de Toulouse, la police française a opéré un vaste coup de filet dans les milieux islamistes de France. Dix neuf personnes, selon Sarkozy, entre quinze et dix-sept, dont trois femmes, selon des sources policières, sont placées en garde à vue et plusieurs armes ont été saisies.Sans lien avec l'affaire de l'assassin de Toulouse et de Montauban, la Dcpj (Direction centrale de la police judiciaire) et la Dcri (Direction centrale du renseignement intérieur) ont mené une action concertée sur commission rogatoire des juges antiterroristes parisiens Nathalie Poux et Marc Trévidic, dans le cadre d'une information judiciaire pour association de malfaiteurs en vue de préparer des actes terroristes. Cette action a été ouverte début mars suite à une enquête préliminaire déclenchée en octobre 2011.
Agissant dès hier matin avec l'aide d'unités d'élites de la police, le Raid et le Gipn, dans une opération largement médiatisée avec des images filmées lors des interventions, les policiers ont intervenu simultanément dans les régions de Lyon, Toulouse, Nantes, Provence-Alpes-Côte-d'Azur et de Paris. Cette opération, qui s'est soldée par de nombreuses arrestations, «n'est, selon le président Sarkozy, pas liée simplement à Toulouse, c'est sur tout le territoire, c'est en lien avec une forme d'islamisme radical et c'est en plein accord avec la justice». Selon le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, cinq fusils, trois kalachnikovs quatre pistolets automatiques et un gilet pare-balles ont été saisis. Parmi les personnes arrêtées figure Mohamed Achamlane, chef présumé de Forsane Alizza (cavaliers de la fierté), association dissoute en février dernier par le ministère de l'intérieur parce que ses membres «se réclamaient du moudjahidisme et d'une idéologie radicale, une idéologie de combat», selon Claude Guéant. Au moment de la dissolution, le ministère de l'Intérieur indiquait que Forsan Alizza «porte atteinte aux principes républicains, a une théorie de substitution de la loi islamique à la loi française, et il prône l'établissement du califat, c'est-à-dire le règne de l'Islam dans notre pays». Amchalane, qui se fait appeler Abou Hamza, a revendiqué en janvier dernier «plusieurs centaines» de militants alors que des spécialistes estiment qu'il s'agirait de quelques dizaines et le président du Conseil français du culte musulman (Cfcm) Mohamed Moussaoui évoque «un groupuscule à la marge, composé de jeunes jouant d'actions spectaculaires médiatiques qu'ils filment en vidéo et diffusent ensuite». Forsan Alizza s'est manifesté pour la première fois en juin 2010 par le boycott d'un McDonald's de Limoges, société accusée d'être au service d'Israël. En septembre, ses militants ont perturbé la prière du vendredi dans le 18e arrondissement de Paris après l'interdiction du ministère de l'Intérieur de la prière dans la rue. Il a également mené plusieurs actions après l'interdiction du port du voile dans les lieux publics.Cette opération de la police française est intervenue après des mois d'enquête. Certains magistrats auraient souhaité qu'elle soit différée pour poursuivre les surveillances déjà en cours afin d'approfondir la connaissance des personnes et des réseaux éventuels, ainsi que des projets d'actions des supposés terroristes.Toujours en première ligne, comme il aime le faire dans son action présidentielle, Sarkozy a déclaré ne pas savoir si c'est des filières «mais nous avons des questions à poser, des questions extrêmement précises à un certain nombre de gens et que ce qui s'est passé ce matin va continuer». Le président-candidat assure qu' «il y aura d'ailleurs d'autres opérations qui continueront et qui nous permettront également d'expulser du territoire national un certain nombre de gens qui n'ont, au fond, rien à y faire».


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