Algérie

Coup de filet à la frontière ouest



Un ex-terroriste a été arrêté la semaine dernière pour trafic de stupéfiants. Son véhicule passé à la fouille, une quantité de près 100 kg de résine de cannabis a été saisie sur-le-champ. Après deux perquisitions au domicile du mis en cause, la quantité saisie a dépassé 7 q de kif traité. L'opération a été effectuée suite à un barrage de contrôle à Maghnia. Tlemcen. De notre envoyé spécial Tout a commencé par un contrôle de routine qui a permis aux éléments de la Gendarmerie nationale de Tlemcen d'interpeller le mis en cause, qui s'avère être effectivement déjà impliqué dans des activités de terrorisme et a déjà purgé, pour une même affaire, une peine de prison de deux ans ferme. Passé à identification, le prévenu a osé tromper les enquêteurs en se présentant sous une fausse identité. Mais le pot aux roses a été découvert par le système AFIS (Automatic Finger Identification System), système d'identification des empreintes digitales, appliqué sur la personne interpellée. De plus, le contrôle des documents du véhicule de cet ex-terroriste a révélé également une fausse carte d'immatriculation. Ce dernier a, dans un passé récent, exercé le métier de chauffeur d'un bus reliant Maghnia à Alger. Celui-ci percevait des sommes allant jusqu'à 4000 DA contre l'acheminement d'un kilogramme de kif traité que lui proposaient des barons marocains. Passé aux aveux, plusieurs complices ont été démasqués. En plus de cet ex-terroriste, trois autres arrestations ont été opérées tandis que quatre autres, dont un baron de nationalité marocaine, activement recherchés, sont toujours en cavale. La même enquête a révélé l'implication de trois personnes qui se trouvent en prison pour la commercialisation de drogue.Au total, le réseau démantelé était constitué de onze personnes. Cela démontre bel et bien l'existence d'un réseau international de trafic de drogue. Ce qui transforme l'Algérie en un pays de transit de stupéfiants. La drogue provenant du Maroc transite via les pays du Sahel, vers le Moyen-Orient, notamment l'Egypte, et une partie de l'Europe. Côté marocain, plusieurs facteurs ont été associés favorablement à l'éclosion du phénomène, notamment l'abondance des récoltes de l'« exercice écoulé ». Ajouter à cela le laisser-aller affiché clairement par les tenants du pouvoir chérifien. Le Maroc est connu pour être le plus grand fournisseur du monde en cannabis. Il n'en demeure pas moins qu'un plan spécial devant faire face à l'« attaque » marocaine a été mis en place par le commandement de la Gendarmerie nationale, à commencer par le renforcement des postes de surveillance et de contrôle au niveau des frontières ouest algériennes. Celui-ci a été d'ailleurs fructueux lorsqu'on sait que les saisies par les services de sécurité ont atteint en 2009 plus de 60 t de drogue. Le trafic des munitions n'est pas en reste. En effet, près de 2000 cartouches de calibre 16 ont été saisies près de la ville de Nedroma à la suite de l'intervention des gendarmes lors d'un accident qui a eu lieu sur la RN98. Là encore, le mis en cause, un Marocain, a été aussitôt arrêté.Le trafic de cuivre, l'autre marché juteuxCela étant, le trafic de cuivre dans l'Ouest algérien est devenu un marché juteux en dépit de l'interdiction de l'exportation des déchets ferreux... Douze tonnes de cuivre, telle est la quantité totale qui a été saisie durant l'exercice écoulé à Maghnia. Les pertes sont estimées à plusieurs milliards de centimes. Algérie Télécom et la SNTF en sont les premières victimes. Un simple exemple, le quartier de Aïn Beïda, dans la wilaya d'Oran, est totalement isolé du reste du monde, ainsi que Bir El Djir, Senia et plusieurs autres localités de la région. Des câbles reliant ces localités ont été volés. Selon Derkaoui Tayeb, commandant de la compagnie de la Gendarmerie nationale de Maghnia, la wilaya d'Oran constitue un entrepôt d'excellence des déchets ferreux, en particulier le cuivre, provenant de toutes les wilayas du pays. Le trafic de drogue et le terrorisme sont indissociables. De grandes quantités de cuivre et de produits alimentaires sont « exportées » vers le Maroc contre l'importation d'énormes quantités de kif pour lesquelles des barons et des terroristes arpentent les pistes d'Oujda.


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