Algérie

Coup d'état' démocratique !


Une junte militaire est-elle soluble dans une démocratie ' Ou encore un coup d'Etat militaire peut-il accoucher d'une république ' Ce sont des questions qui brûlent sans doute les lèvres de tous les experts en géopolitique qui suivent les montages et démontages de gouvernements avec une méthode très africaine. C'est-à-dire par la force des baïonnettes. Ce qui s'est passé ce week-end au Niger montre à quel point la démocratie est aléatoire en nos contrées. Cela nous enseigne, à rebrousse-poil des canevas politiques modernes, comment une République peut se muer en règne sans partage. Mamadou Tandja, qui a été porté au pouvoir démocratiquement en 1999 et pour deux mandats à la tête du Niger, a cru bon de rallonger son règne en tordant le coup au sacro-saint principe de l'alternance au pouvoir. Il a opéré un coup de force constitutionnel au mépris de son peuple qui avait justement limité la jouissance du pouvoir.Ce passage en force a choqué tous ceux qui appréciaient cette « démocratie naissante » dans ce pays du Sahel. Et, ironie du sort, ce sont les militaires ' ennemis théoriques et souvent pratiques de la démocratie en Afrique et ailleurs ' qui viennent de rappeler à l'ordre le tyranneau Tandja ! Eh oui, comme quoi le salut vient parfois de là où on l'attend le moins. N'a-t-on pas vu hier le capitaine Harouna Djibrilla Adamou et ses camarades militaires putschistes célébrer dans la liesse le coup d'Etat !« Nous avons agi au nom de l'intérêt supérieur de la nation nigérienne, et non pour notre propre compte. » Même s'il ne faut jamais prendre pour argent comptant les promesses d'un homme en uniforme, comme on l'a vérifié avec l'autre capitaine Dadis Camara, on retiendra cette image d'une opinion publique nigérienne qui a majoritairement donné son onction au pouvoir nouveau incarné par la junte.C'est là un immense discrédit populaire à un Mamadou Tandja qui s'en ira rejoindre la liste peu glorieuse des dirigeants africains sortis par la petite porte au crépuscule de leur vie, alors qu'ils avaient l'opportunité de marquer, et en lettres d'or, l'histoire de leur pays. Qui peut bien défendre, en effet, un Tandja qui, tel un rouleau compresseur, a rasé toutes les institutions républicaines qui l'empêchaient d'assouvir sa cupidité du pouvoir ' Même les grandes puissances, comme les Etats-Unis et la France, se sont contentées de critiquer la « méthode » en espérant un retour rapide au processus démocratique. Exit donc Mamadou Tandja et bienvenue aux nouveaux maîtres de Niamey pourvu qu'ils assument le « passif » économique en uranium massif ! Dans le cas du Niger, on est face à une sorte de « bon coups d'Etat » pour reprendre la formule d'un expert. 
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