Algérie

Coup d'envoi demain du Mondial 2010: L'Algérie retient son souffle



C'est à une Coupe du Monde historique que des milliards de téléspectateurs sont invités à assister. Car après 76 années de pérégrinations entre l'Europe, les Amériques (Nord et Sud) et l'Asie, la «vieille dame» fêtera son quatre-vingtième anniversaire en Afrique dont les savants disent que c'est le berceau de l'humanité. Snobé trop longtemps par les décideurs du ballon rond, le continent, par l'entremise de l'Afrique du Sud, voudra être à la hauteur de l'évènement. Malgré le retard et les craintes, le pays qui a vaincu l'horrible Apartheid après une longue lutte dont le symbole n'est autre que Nelson Mandela, est investi d'une mission énorme, dans tous les domaines. Trente-deux équipes s'affronteront au cours de ces trente jours. La fièvre liée à cet évènement planétaire a touché les joueurs, leurs staffs, les médias et les millions d'amateurs de football. Il y aura, bien évidemment, les grosses cylindrées, dont la «bande des sept» qui s'est relayé le trophée au cours des dix-huit éditions, à savoir le Brésil, l'Italie, l'Allemagne, l'Uruguay, l'Argentine, l'Angleterre et la France, mais qui auront fort à faire face aux ambitieux tels les Pays-Bas, l'Espagne et le Portugal. Il est bien loin le temps où l'Afrique était représentée de façon symbolique. Aujourd'hui reconnu, le football africain aura six ambassadeurs dont les moyens et les ambitions diffèrent mais qu'une même volonté anime.

On dit que le Mondial 2010 dans notre continent, c'est la victoire du président de la FIFA Sepp Blatter. Aux sceptiques, il a asséné : «Il faut rendre à l'Afrique un peu de ce qu'elle a donné au football.»

Laboratoire

Tous les quatre ans, le Mondial devient un véritable laboratoire où sont disséqués à la loupe les tactiques, les actions et le jeu en général. Grâce à la technique de la vidéo, les analystes vont pouvoir s'en donner à cÅ“ur joie. Les médias lourds - TV et radio et journaux à grand tirage – se sont disputé les meilleurs spécialistes. Ce sont généralement d'anciens joueurs ou des entraîneurs, qu'ils soient actifs ou à la retraite. Les grands reporters à la réputation bien établie auront également voix au chapitre. Tous seront chargés d'analyser, d'examiner et de disséquer le jeu, les systèmes pour «expliquer» une victoire ou une défaite. Ils doivent satisfaire la curiosité des millions d'amateurs de foot et il faudra répondre à cette demande, car cette dernière est très forte. Où va le football et quelle est sa tendance? Il est certain que les styles diff'èrent d'une équipe à l'autre. Chacune a sa personnalité, ses forces et ses faiblesses. Gageons que les maîtres d'Å“uvres (les entraîneurs) se sont bien préparés car, à notre époque, tout le monde connaît tout le monde grâce au miracle de la télévision. Ces derniers temps, les états-majors techniques se sont certainement concertés afin de remédier aux défaillances et aussi de mettre au point les stratégies qu'ils espèrent gagnantes face à leurs adversaires.

Les favoris

Et puisqu'on parle styles de jeu, comment ne pas évoquer le Brésil made in Dunga? Il a façonné le onze Carioca à son image, faite de solidité et de rigueur. Le football samba n'a plus droit de cité avec Dunga. En témoigne son choix, car il a convoqué plusieurs joueurs moins brillants que certains qu'il a ignorés. Aux nombreux critiques, le sélectionneur répond: «Le Brésil a gagné la Copa América, la Coupe des confédérations et a terminé en tête du groupe Amsud». Irréfutable argument mais, quelque part, les nostalgiques du véritable football brésilien se sentiront lésés. C'est peut-être à cause de cette mue que les bookmakers ont placé le Brésil à la seconde place, juste derrière l'Espagne, du «Toqué» à la sauce Barça, où la possession du ballon est une obligation pour fatiguer et user l'adversaire. Les solides Polonais, laminés mardi soir par les hommes de Del Bosqué (6-0), ne diront pas le contraire. Il serait maladroit d'oublier les Hollandais au jeu collectif admirable et très offensif. Les Robben, Sneijder, Kuyt, Van Persie, Van Der Vaart, Babel et Van Bomnel chercheront à venger leurs glorieux aînés des générations Cruyft, Van Basten, Gulitt et Rijkard. Une noble mais dure mission. Et fatalement, des questions viennent à l'esprit: Maradona réussira-t-il à enfiler le costume d'entraîneur, lui qui fut un joueur génial? Quel sera l'apport de Messi, soupçonné par ses propres compatriotes d'avoir deux visages, celui di Barça et celui de la sélection? Capello aidera-t-il l'Angleterre à sortir du tunnel après son seul titre en 1966? L'Italie, avec ses vieux cadres, parviendra-t-elle à conserver la coupe, sous la houlette du rusé Lippi? L'Allemagne rajeunie et inspirée par le tacticien Joachim Low n'a-t-elle pas son mot à dire dans ce tournoi? Les Khedira, Ozil, Boateng, Tasci et Muller vont apporter à la Manschaft une fraîcheur bienfaisante.

Les outsiders

Il reste les équipes qui auront l'étiquette d'outsiders. En apparence moins fortes que celles énumérées dans le précédent chapitre, elles risquent de surprendre ceux qui commettront la maladresse de les sous-estimer. Nous pensons à la formation de la Serbie, digne dépositaire du talent yougoslave et qui a donné un aperçu de ses possibilités face à nos Fennecs, au stade du 5-Juillet. Désormais, tout le monde connaît les Vidic, Ivanovic, Stankovic, Zigic, Lantelic, Jovanovic, Kradic et autre Kolarov, lorgnés par le Réal Madrid. Tous exercent dans des championnats élevés en Allemagne, Angleterre, Italie et Espagne. Serbie-Ghana et Serbie-Allemagne promettent beaucoup d'émotions fortes. Il ne faudrait pas oublier l'Uruguay avec son duo d'attaque Forlan-Suarez, bien épaulé par les expérimentés Carini, Godin, Pereira, Eguren, Abreu, Rodriguez et Perez. Du beau monde en vérité.

Les Africains

Qui sera le meilleur représentant de l'Afrique? Le Ghana, qui a effectué un excellent parcours à la CAN 2010, a la cote auprès des bookmakers, et ce en dépit de la rude concurrence dans son groupe, avec la Serbie, l'Allemagne et l'Australie. La raison est bien simple: au groupe des anciens est venue se greffer la nouvelle vague, les champions du monde -20 ans 2009. Ce qui est certain, c'est que, avec leur style de jeu collectif, les Black Stars peuvent nourrir des ambitions. Peut-on croire les Camerounais capables de rebondir après leur terne parcours en CAN 2010? Le doute est permis même avec Samuel Eto'o. Le Nigéria ? Il est capable du meilleur comme du pire mais dont le handicap est d'avoir engagé un entraîneur tout récemment, le Suédois Lars Lagerback qui n'a pas une baguette magique pour faire des miracles. C'est entendu, l'effectif de la Côte d'Ivoire est de qualité, mais la constance n'est pas son fort. Drogba, même blessé, tentera de montrer l'exemple à ses coéquipiers Touré, Romaric, Koné, Gervinho et autre Zokora. Les « Eléphants» ? On les attend avec curiosité. On passe aux Bafana Bafana, qui évolueront à domicile. Est-ce suffisant pour masquer les lacunes techniques et tactiques, même avec l'aide du Brésilien, l'expérimenté Carlos Alberto Pareira ? La question est posée. On en arrive à l'équipe d'Algérie qui inquiète ses millions de supporters. Tous espèrent que les Fennecs seront à la hauteur et qu'ils accèderont au second tour. Objectivement, le pari est difficile car l'Angleterre est l'un des favoris, alors que les USA et la Slovénie ne seront pas faciles à manier.

Que la fête commence !

Dès demain donc, il reviendra à l'Afrique du Sud et au Mexique de donner le coup d'envoi de cette passionnante Coupe du Monde 2010. Les Mexicains seront sans doute plus à l'aise que les Bafan-Bafana, investis d'une lourde mission. En soirée, on vous invite à ne pas manquer le choc Uruguay-France. Les Sud-américains partent favoris face à un onze français bien pâle et sans imagination. Domenech, décidément, se prépare à une sortie peu glorieuse. Samedi, le Mondial entamera son rythme de croisière avec trois rencontres: Corée du Sud-Grèce, Argentine-Nigéria et Angleterre - Etats-Unis. Et que le spectacle commence!




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