Il est clair aujourd'hui qu'un vent de panique souffle sur la CAN 2010
avant même le coup d'envoi prévu aujourd'hui à l'occasion de cette cérémonie
d'ouverture que les organisateurs annonçaient colorée et animée au stade du 11
Novembre pour laisser place, par la suite et comme convenu, après une heure et
dix minutes de spectacle, au match Angola-Mali du groupe A et ce avant même ce
tragique drame survenu ce vendredi en début d'après-midi à la délégation du
Togo qui a été mitraillée, alors qu'elle venait de passer en bus la frontière
entre le Congo-Brazzaville et l'Angola. Cette attaque, qui a fait au moins deux
morts et qui a été condamnée par toute la communauté internationale, n'est pas
faite pour arranger les affaires des organisateurs et des autorités angolaises,
même si ces derniers, par le biais du Premier ministre, clament haut et fort
que c'est un acte isolé.
Cette thèse sera-t-elle à même de
rassurer les équipes participantes au moment où l'on parle d'un probable
retrait du Togo et que des voix se sont élevées un peu partout notamment de la
part de certains présidents de clubs qui exigent le retour de leurs joueurs.
Manchester City avait même annoncé par le biais d'un communiqué le retour
imminent de son centre avant Emmanuel, alors que bon nombre de ses coéquipiers
de la sélection souhaitent quitter l'Angola et n'attendent que le feu vert de
leur fédération. Une chose est sûre, un climat de suspicion plane sur cette CAN
2010 et jamais dans l'histoire de cette compétition un tel rendez-vous n'aura
suscité autant d'interrogations et d'inquiétudes auprès des adeptes du ballon
rond en Afrique. Ce rendez-vous, qui devait être une fête du football africain
et de la fraternité loin des enjeux politiques, risque de perdre de sa
splendeur. Et ce serait bien dommage et une grande désillusion pour cette
compétition qui ne cesse de prendre de l'ampleur au fil des éditions pour
devenir, ceci grâce à ses nombreuses stars, une plaque tournante du football
mondial.
Aujourd'hui après ce drame, une
question s'impose d'elle-même, pourquoi avoir localisé le groupe B avec le
Ghana, la Côte d'Ivoire, le Burkina Faso et le Togo dans l'enclave de Cabinda
qui reste un foyer de tensions entre séparatistes et le gouvernement central de
Luanda et ce depuis 1975 ? C'est un gros risque qu'aura pris la commission
d'organisation qui aura cru bien faire pour ne pas marginaliser cette partie de
l'Angola.
La responsabilité est partagée
avec la CAF en tant que hiérarchie et qui avait un droit de regard du point de
vue domiciliation des groupes et tout ce qui entoure cette édition du point de
vue organisation. La balle se trouve à présent dans leur camp, ceci pour
rectifier le tir et relever ce dur challenge, celui de rehausser l'image de
marque de cette compétition après ce triste épisode de Cabinda.
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Posté Le : 10/01/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : M A
Source : www.lequotidien-oran.com