Algérie

Coup d'accélérateur dans l'affaire «El-Bouchi»


La justice semble avoir décidé de donner un coup d'accélérateur dans l'étude de l'affaire de la cocaïne saisie l'été dernier à Oran. Les principaux coaccusés de Kamel El-Bouchi seront auditionnés un à un tout au long des jours à venir.Abla Chérif - Alger (Le Soir) - Selon les informations auxquelles nous avons pu avoir accès, l'audition programmée se poursuit également au sein des employés de Kamel Chikhi.
Un salarié de l'entreprise d'Oran est ainsi attendu aujourd'hui au tribunal de Sidi-M'hamed. Il porte à plus d'une trentaine le nombre de personnes travaillant dans les entreprises du principal accusé à être écoutées par le juge d'instruction en charge du dossier.
Des sources proches de l'affaire nous ont fait récemment savoir que l'objectif de cette démarche est de découvrir si des irrégularités ont été remarquées, ou des «instructions suspectes» avaient été transmises aux travailleurs. Selon les mêmes sources, deux autres auditions importantes ont été programmées au cours des huit jours à venir.
La première se déroulera ce mercredi 16 novembre et concerne le frère de Kamel Chikhi, dénommé Mohamed avec lequel il partage la cellule, et son directeur commercial. Le 19 novembre, ce sera au tour de son autre frère, Nacer, d'être entendu par le juge d'instruction. Ce dernier procédera à une audition de fond après avoir été entendu une première fois et signé un procès-verbal avant d'être conduit à la prison d'El-Harrach. En tout, six personnes sont accusées d'être à l'origine de l'affaire des 701 kilos de cocaïne découverts l'été dernier dans un conteneur chargé de viande congelée en provenance du Brésil et ayant transité par l'Espagne où la drogue a été découverte.
Auditionné à deux reprises au cours de la semaine dernière par le juge d'instruction de la 9e chambre du tribunal d'Alger, Kamel Chikhi a nié tous les faits qui lui sont reprochés. Face au magistrat chargé de l'écouter, El-Bouchi a voulu dégager sa responsabilité en axant sa défense sur l'absence de documents prouvant que la marchandise lui avait été remise en cet état.
«Je n'ai fait que commander et payer par voie bancaire la commande, j'ai été arrêté avant de signer un document prouvant que cette marchandise m'a été remise et que j'avais pris connaissance de son contenu», n'a eu de cesse de répéter ce dernier aux enquêteurs depuis son arrestation. C'est, nous dit-on, ce qu'il a de nouveau répété mercredi dernier lors de sa nouvelle audition qui a duré plus de 9 heures.
La justice, qui tente visiblement de faire rapidement toute la lumière sur l'affaire, pourrait programmer une nouvelle comparution au cours des prochains jours. Il y a une dizaine de jours, Kamel Chikhi a également été entendu sur un autre dossier (il en a trois), celui du foncier. Contrairement à ce qui s'est passé mercredi, son audition n'a duré qu'une partie de la matinée.
La justice veut avancer, faire toute la lumière sur l'une des plus grosses affaires de drogue qu'ait connues le pays, et dans ce contexte, la défense tient à dire son mot. Une demande d'audition de l'ancien chef de la Sûreté nationale a été récemment introduite mais elle demeure sans suite jusqu'à présent.
A. C.
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