Quand les bruits de couloirs ne sont pas audibles, nous nous faisons un
plaisir de vous les faire parvenir. Musique.
De nouveaux orages politiques s'annoncent dans le ciel européen : à peine
entré en vigueur, le «Traité de Lisbonne»qui organise et encadre la
construction de l'UE, est sujet à des remises en cause par l'Allemagne et la
France, c'est-à-dire ceux-là mêmes qui avaient vanté ses mérites et sa
perfection, tout en appelant à son adoption et sa mise en Å“uvre, immédiate, en
2008. La raison ? Les déficits budgétaires incontrôlés de certains membres de
l'Union. Seulement, il n'est pas évident que l'appel de «Deauville» d'Angela
Merkel et Nicolas Sarkozy, lancé lundi dernier, emporte l'adhésion du reste de
l'Union, voire celle de la Commission européenne, gardienne des Traités. De
quoi s'agit-il concrètement ? Le Traité de Lisbonne, dit pacte de stabilité et
de croissance (PSC), limite les déficits de tout Etat membre de l'Union à 3 %
du PIB et la dette publique à 60 %. Malheureusement, les 27 Etats membres de
l'Union sont bien loin de ces limites. La moyenne du déficit oscille entre 6 et
10 % et l'endettement public est proche des 100 %. Les cas les plus graves sont
recensés en Grèce, Espagne, Irlande, Italie, Portugal ainsi que les 10 pays de
l'ex Europe de l'Est. L'Allemagne, 1ère économie européenne enregistre moins de
4 % de déficit public, alors que la France frôle les 8 %. Angéla Merkel a donc
toutes les raisons de tirer la sonnette d'alarme pour secouer ses partenaires
européens. La France de Sarkozy ne fait que suivre, tradition oblige, l'exigence
de rigueur allemande. Cependant les réactions du reste des Européens contre la
proposition franco-allemande ont été immédiates et fermes. Des plus endettés
tels l'Espagne, l'Irlande ou l'Italie, aux pays nouvellement membres de
l'Union. La Commission européenne vient, à son tour, jeudi soir, de signifier
son désaccord de la proposition allemande, du moins sur la forme. Janusz
Lewandoski, Commissaire européen en charge du Budget de l'Union, a mis en garde
contre les risques de mise en place du mécanisme préconisé par l'Allemagne et
la France, et qui consiste en des sanctions politiques comme la suppression du
droit de vote de l'Etat défaillant, ou économiques, telles les pénalités
financières. Il a estimé que cela porterait un sérieux coup d'arrêt au pouvoir
d'achat des citoyens, et donc à la croissance économique. Le président de la
Banque centrale européenne, le Français Jean Claude Trichet, a abondé dans le
même sens en s'opposant à ces mêmes sanctions. Une remarque: Angéla Merkel et
Sarkozy ont souhaité que leurs propositions de révision du Traité de Lisbonne
soient incluses dans l'agenda européen, dès mars 2.011. C'est-à-dire l'année
des campagnes électorales en France et en Allemagne.
PRIX SAKHAROV : ET DE TROIS POUR CUBA LIBRE
Le Parlement européen (PE) vient d'attribuer le prix «Sakharov» au
dissident cubain Guillermo Farinas. Il est récompensé pour son combat
exemplaire pour le droit à la liberté politique, les droits humains et un
régime démocratique, et surtout son combat pour la libération des prisonniers
politiques cubains. Largement mérité, d'autant plus que Guillermo Farinas a
mené, au prix de sa vie, 23 grèves de la faim pour dénoncer le régime
castriste. Ce qui est frappant par contre, c'est que c'est la troisième fois,
en huit ans, que le Parlement européen attribue son Prix à des opposants au
régime castriste. Le même prix a récompensé l'autre opposant cubain Oswaldo
Paya Sardinas en 2002 et les «Dames en blanc» en 2008, mouvement regroupant les
épouses (et enfants) des dissidents et prisonniers politiques cubains. Très
bien. Pour être complet, signalons qu'après plusieurs réunions et délibérations
des chefs de groupes politiques du PE, il restait en course pour le prix
mercredi soir, trois nominés: Guillermo Farinas, Birtukan Mideksa, une
opposante éthiopienne et «Breaking the silence», une ONG israélienne qui
diffuse les témoignages d'anciens soldats israéliens. Ces derniers témoignent
des horreurs et crimes commis par Tsahal conte les civils palestiniens.
Guillermo Farinas a emporté le Prix et c'est tant mieux. Cependant, le PE a
souvent attribué son Prix à deux lauréats méritants. C'est souvent le cas pour
bien de jurys pour «X» prix à travers le monde. On aurait aimé que le PE cite
au mérite du Prix Sakharov, à côté de Guillermo Farinas, l'ONG israélienne
«Breaking the Silence» et l'éthiopienne Birtukan Mideksa. Après tout, ce n'est
pas tant les 50.000 euros qui accompagnent le Prix qui sont essentiels. Plutôt,
le symbole du combat pour les droits humains et la liberté. Les Palestiniens et
Ethiopiens, autant que les Cubains, ont tellement besoin de ne pas se sentir
seuls. Au moment où je rédige ces quelques remarques, j'apprends que le régime
cubain vient de libérer 5 autres prisonniers politiques. Vivement donc, l'année
prochaine pour distinguer les militants de la liberté en Palestine, en Ethiopie
et ailleurs dans le monde.
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Posté Le : 23/10/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Notre Bureau De Bruxelles : M'hammedi Bouzina Med
Source : www.lequotidien-oran.com